La foire aux agnelles
de Claude Courchay

critiqué par Nirvana, le 25 août 2005
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
Peu palpitant....accablant comme la chaleur du Sud!
Ce récit à trois voix se déroule sous le soleil accablant de Provence, dans un petit village touché par un drame, des années auparavant.
Il y a d'abord Anne, partie étudier à Aix-en-Porvence, hantée par la vengeance car dix ans auparavant, son frère jumeau a été agressé par un pervers lors d'une fête villageoise, et ne s'en est jamais remis, vivant dorénavant en hôpital psychiatrique.
Zou, le berger un peu simplet, pour qui les montagnes sont toutes sa vie, a eu la malchance d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Bourreau tout trouvé pour ceux qui n'acceptent pas sa différence, il n'est en fait qu'une autre victime du drame, et croupit en prison, car il a tiré un voile sur sa mémoire de ce jour tragique.Quand un indice qui l'innocente lui revient à l'esprit, il est enfin libéré, mais revient comme un paria au village.
Pierre est étudiant, il est troublé par les mystères qui entourent Anne, et va l'aider à retrouver le vrai coupable, pour tirer sa compagne du désarroi où elle a plongé quand elle a appris que la haine qui l'a nourrie des années ne peut plus être dirigée vers Zou.
Sous le soleil provencal, les deux amis mènent l'enquête dans le passé d'Anne et de son entourage, et replongent dans le drame qui a fait finalement beaucoup plus qu'une victime.
Ce récit à trois voix n'est pas vraiment d'un suspense soutenu, pas spécialement prenant. Et le ton et le style utilisé par l'auteur pour faire parler Pierre et Anne m'a prodigieusement déplu, avec des jeux de mots pontifiants n'apportant rien à la lecture. Le langage de Zou est beaucoup plus touchant, car plus vrai, plus proche de sa personnalité simpliste.
L'auteur, agrégé d'histoire, a écrit plusieurs romans à suspense se déroulant sous le soleil du Sud de la France. Mais je n'ai pas particulièrement envie d'en découvrir un autre.
La vengeance est un plat qui se mange froid 7 étoiles

Anne, personnage central du livre, est étudiante à Aix en Provence. Il y a 10 ans, son frère jumeau a été victime d'une agression et vit en asile depuis ce drame. Anne a juré de venger son frère, et attend que l'agresseur sorte de prison. Mais on apprend qu'il y a eu une erreur judicaire, et que le présumé coupable est en fait innocent.
Avec l'aide d'un ami, Anne recherche le véritable auteur du méfait. Au-delà de l'histoire, on retiendra une remarquable description de la ville d'Aix en Provence, extrêmement précise et détaillée. Les couleurs du Midi illuminent ces pages.
Mais il y a aussi ce style propre à Claude COURCHAY : sarcastique, violent, d'un humour cinglant. Si l'on n'apprécie pas, il vaut mieux éviter la lecture du livre. Pour illustrer cet avertissement, deux extraits :
- " Nous y allâmes. Digne, dingue, donc. Ville d'eaux. Drôle d'idée de coller une cité à l'ombre en plein courant d'air. Mais non, si tu veux soigner les rhumatismes et un tas de choses, le plus sûr reste encore de les provoquer. Même une attardée de chez Simplette le comprendrait."
Et celui-ci, qui n'est pas le plus provocant du livre :
- " Tu dois le voir pour le croire. ses soixante-dix berges, il les paraît largement. Même une professionnelle n'en voudrait pas, elle aurait trop peur qu'il lui claque sur le filet, si j'ose dire.
- Tu lui as dit ?
- Non, ils sont susceptibles ces animaux, et rancuniers en plus. Amuse-toi à les vexer, tu n'as pas fini, leur petit vélo se coince. Après, il te faut reprendre les séances à zéro, et lui jurer que son popol c'est le plus grand pied depuis la reine Berthe."

Bernard2 - DAX - 75 ans - 17 septembre 2005