Ripley et les ombres
de Patricia Highsmith

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 23 août 2005
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Faussaire dans le fossé !
Tom Ripley s’est mis dans de beaux draps ! Il est le complice d’une mascarade juteuse sur le point d’être découverte par un américain trop curieux. Il y a quelques années de cela, Derwatt, peintre à succès, meurt inopinément, noyé au large de la Grèce. Les propriétaires de la galerie qui l’exposait s’en mordent les doigts : quel énorme manque à gagner… C’est alors que Ripley, une de leurs connaissances, a une idée lumineuse : puisque le corps de Derwatt n’a jamais été retrouvé, Bernard, proche de l’artiste décédé et admiratif du maître, lui-même peintre talentueux, pourrait s’essayer au style de son idole et signer ces tableaux du nom de Derwatt… Il suffirait de prétendre que Derwatt vit à présent en ermite, et qu’il envoie ses tableaux à la galerie depuis un lieu inconnu… Cette mascarade lucrative semble fonctionner en toute impunité jusqu’à ce qu’un récent acquéreur soupçonne que le tableau en sa possession est un faux. Et les ennuis de commencer pour la bande qui voit ses contrefaçons menacées. Ripley s’en mêle et est amené à bien des extrémités pour empêcher la découverte du pot aux roses. Tout se complique encore lorsque Bernard, déprimé, est sur le point de tout avouer…

Ce qui est particulièrement réussi dans ce roman, c’est que le lecteur est amené à souhaiter que Ripley s’en sorte, alors qu’il est parfaitement au courant de ses méfaits : Highsmith a su rendre son héros sympathique à souhait. Par contre, on pourra lui reprocher la naïveté peu probable des enquêteurs…