Survival of the prettiest : The Science of Beauty
de Nancy Etcoff

critiqué par Khayman, le 21 août 2005
(Chicoutimi - 44 ans)


La note:  étoiles
La beauté décortiquée
Nancy Etcoff, psychologue au Massachussetts General Hospital ayant fait un postdoctorat en sciences cognitives au MIT, tente de quantifier un sujet relativement peu développé autant dans les sciences sociales que pures : la beauté. On parle ici de la beauté du corps humain : qu’est-ce qui fait en sorte que nous trouvons certaines personnes plus belles que d’autres. Etcoff critique l’idée disant que la beauté est une création sociale, que l’attirance est acquise et non innée (idée exprimée, en autre, en 1991 par Naomi Wolf dans son populaire livre The Beauty Myth : How Images of Beauty Are Used Against Women). Selon Etcoff, nous possédons dès la naissance des critères nous permettant de déterminer la beauté d’une personne et que, malgré une indéniable influence du milieu, la population mondiale possède les mêmes critères généraux de beauté (Beauty Canons). On y apprend, entre autre, que la symétrie et la proportionnalité du physique jouent un grand rôle, que 150 millisecondes sont suffisantes à une personne pour classifier l’attirance d’une autre personne, que des bébés semblent être à même de prendre conscience de la beauté, que le rapport taille/hanche d’une personne semble être un critère de classification plus important que le poids (en éliminant les extrêmes), etc. En résumé, Etcoff soutient que nous identifions instinctivement les critères généraux de la beauté à des caractéristiques physiques propre à des personnes plus aptes à survivre et/ou habilitées à avoir une bonne descendance. Autrement dit, nous trouvons plus beau ce qui semble être plus viable.

J’ai bien aimé ce livre. Puisque nous ne pouvons pas quantifier le comportement humain en matière de beauté, nous ne pouvons que faire des études statistiques pour essayer de trouver des corrélations significatives. Je considère le livre de Nancy Etcoff (qui réunit plusieurs études exploratoires) comme très intéressant malgré ses quelques lacunes (relative absence de structure, citations pas toujours pertinentes et certaines argumentations soutenues par un seul cas, ce qui n’est pas statistiquement viable). Il n’en demeure pas moins qu’Etcoff nous donne l’envie d’en savoir encore plus.

Notons finalement que j’ai trouvé le vocabulaire du livre très riche et que j’ai dû très souvent, au cours de ma lecture, chercher à l’intérieur de mon dictionnaire anglais-français.

Citation :

Many intellectuals would have us believe that beauty is inconsequential. Since it explains nothing, solves nothing, and teaches us nothing, it should not have a place in intellectual discourse. […] But there something wrong with this picture. Outside the realm of ideas, beauty rules. Nobody has stopped looking at it, and no one has stopped enjoying the sight. Turning a cold eye to beauty is as easy as quelling physical desire or responding with indifference to a baby’s cry.