Plus marine que la mer
de Claire Fourier

critiqué par Clarabel, le 18 août 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Un message d'amour parfois confus
"Plus marine que la mer" est à la fois un journal, des lettres d'amour, un hymne à l'éclosion des sentiments, du désir, de l'attente... Claire Fourier se met dans la peau d'une jeune femme de quarante ans, Viola, qui fait la rencontre de Chris dans une salle des ventes. Aussitôt troublée, Viola compense l'excitation par l'écriture. Elle rédige des lettres qu'elle range dans un tiroir, soupire après cet homme inaccessible, puis par l'annonce qu'il en aime une autre, bref Viola est finalement plus amoureuse de l'idée de l'amour. Elle n'hésite d'ailleurs pas à encenser le principe de chasteté, équivoque à la sensualité selon elle ! Autour de Viola, il y a aussi les portraits de proches, comme Fritz, le pilier sécurisant, Sophie, l'amie fleuriste. Elle comprime aisément des échanges amoureux, des propos philosophiques, des débats littéraires et des élans poétiques de haute envolée.

Ce que j'en retiens, c'est que c'est parfois trop long, 300 pages pour dire l'amour, l'attente, le désir, l'isolement et le sang revigoré dans sa maison isolée en Bretagne... C'est également bourré de références à la littérature, à Nietzche et à la poésie. Claire Fourier est avant tout poète plutôt que romancière, d'ailleurs "Plus marine que la mer" est loin d'être un roman. Cela s'adresse plus aux passionnés des mots, des tournures stylistiques et des réflexions sur les sentiments qu'aux attendus des histoires solides et concrètes. Dans ce livre, ça butine pas mal, et plus de concision aurait été davantage apprécié.

Un extrait : "Commencer un amour, rien de plus facile. Au bout de quelques jours, je ne sais déjà plus par quel bout le prendre, l'amour ! Tellement peur de commettre un faux pas que je saute à pieds joints dans le faux pas ! A peine je vis les choses au présent que les voilà passées. N'ai plus qu'à remonter de la fin lamentable au commencement charmant. Jamais su couler avec le fleuve. La réflexion n'est pas une source de bonheur, ah là, là non ! Même, c'est le malheur par excellence (quoi qu'en disent les philosophes) ! Dès que j'aime, je me mets à examiner l'amour. Le meilleur moyen de l'assassiner ?".