Trouvé dans une poche
de Fabrice Pataut

critiqué par Clarabel, le 16 août 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Complètement insolite, en effet !
J'ai été assez déçue par ce recueil de nouvelles ! Je suis bonne lectrice des nouvelles mais, finalement, je ne peux pas lire tout et n'importe quoi ! Parmi ces treize nouvelles, donc, il y en a très peu qui garderont une trace dans ma mémoire, à l'exception peut-être de "Habeas corpus", une sombre histoire d'envie, de jalousie jusqu'au boutisme. Aussi, "Les huîtres" porte l'originalité de donner la parole à ... une huître ! Procédé un peu inquiétant au démarrage, mais de quelle famille de Marennes ou de belon parle-t-on ici bas ?!... Bref, entre chaque "grande" nouvelle, Fabrice Pataut a glissé quelques historiettes de deux pages à peine. La tactique rappelle les interludes, mais bon.. je n'aime pas. Les histoires sont creuses et inintéressantes. Personnellement je me suis très vite lassée. J'ai quasiment terminé ce livre en diagonale ! Et finalement, en fin de livre, je découvre l'origine de ces textes qui, pour la plupart, ont déjà paru dans divers revues ou catalogues, certains révisés et corrigés, amplifiés, démantibulés, polis, poncés... bref en voilà un petit livre tout neuf, mais guère captivant ! Dommage.
De l'absurde qui ne décolle pas vraiment 4 étoiles

Quand l'insolite se marie à l'absurde, ça peut donner quelque chose de drôle et de subtilement déjanté. Mais c'est un art qui se manie avec dextérité et ce n'est guère aisé, il faut en convenir. Fabrice Pataut en fait un peu les frais. Comme si il n'allait jamais au fond des choses et se contentait de les survoler. Pourtant, tout cela est très singulier, il y a de la dérision, de l'humour, de l'absurde, un certain brin de folie... Pourtant, cela ne suffit pas à faire réellement décoller les histoires, tantôt trop courtes, tantôt trop banales. J'ai apprécié l'idée des cette huître qui rêve de prendre l'ascenseur social et de finir dans la bouche d'une star, mais ça s'arrête à l'idée, le développement ne me satisfait pas vraiment. Tout comme cette nouvelle dans laquelle le narrateur est confronté au visage d'une morte, qu'il va voir pour la dernière fois, et dont le faciès morbide efface tous les visages souriants d'autrefois. Belle idée, potentiel énorme d'émotion, mais Fabrice Pataut peine un peu à dépasser les limites d'une telle histoire.
Attention, tout n'est pas mauvais dans ce receuil! C'est simplement qu'il ne comble pas mes attentes et que j'aurais aimé davantage de puissance dans les nouvelles, dont certaines sont très (trop) courtes. J'aurais aimé que Pataut se lâche et pousse à leur paroxysme cet esprit de dérision et ce sens de la dérision qui lui semblent chers et qu'on retrouve dans chacun des récits. Une autre fois, peut-être.

Sahkti - Genève - 50 ans - 12 mai 2006