John Lennon, les derniers jours
de Frederic Seaman

critiqué par Heyrike, le 12 août 2005
(Eure - 56 ans)


La note:  étoiles
Une légende filante
L'auteur est engagé début 1979 par Yoko Ono pour servir d'homme de compagnie à John, avec comme consigne de surveiller de très près tous ses agissements. Agissements qui se déroulent chaque jour invariablement entre sa chambre et la cuisine. Il doit en plus le maintenir loin de ses agissements à elle. Agissements qui consistent à passer le plus clair de son temps au téléphone à gérer la fortune de John en achetant tout ce qui peu combler son insatiable besoin de s'encombrer de bien matériel (œuvre d'art, villas, vêtements, meubles, or, etc…), qu'elle entasse pour la plupart dans les différents appartements qu'ils possèdent dans l'immeuble Dakota.

Dans un de ces logements, où règne un désordre indescriptible, John vit totalement reclus dans sa chambre à lire toutes sortes d'ouvrages traitant d'ésotérisme, de sciences occultes et autres superstitions en vogue. Pour digérer tout cela, il consomme sans modération toutes sortes de substances illicites. Tant que Mercure est régressive, impossible d'effectuer quelques pas dans le monde des vivants. Et encore, même lorsque les conditions astrales sont propices, il lui faut obtenir l'accord de la grande prêtresse Yoko.

Menant une existence dépourvue de toute activité créatrice et sexuelle (Yoko est bien trop occupé à consulter le prix de l'or et les voyants en tout genre), John s'abandonne complètement à ses névroses et à sa parano savamment entretenus par Yoko. Pendant ce temps leur fils, Sean, harcèle sa nounou pour qu'elle cède à ses caprices d'enfant gâté, il sait par avance qu'il obtiendra toujours ce qu'il désire pour prix de son invisibilité aux yeux de ses parents.

Jouant sur les clichés habituels, John l'homme sensible et tourmenté vampirisé par Yoko la prédatrice, l'auteur effectue une incursion totalement indiscrète dans l'existence trop brève d'un homme profondément marqué par une enfance dépourvu d'affection. C'est dans cette souffrance primaire qu'il puisera toute son énergie créatrice, gravant dans les sillons de la musique populaire une œuvre unique.

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Je vous assure que je ne suis pas du genre à lire la presse people, hormis les fois où - attendant impatiemment chez le coiffeur que le client à moitié chauve qui me précède en ait terminé avec ma coiffeuse préférée - victime d'un manque évident de lucidité, je saisis la première revue qui me tombe sous la main et parcours les ragots et autres inepties qui taguent les arbres sacrifiés à la gloire de la connerie. De lire ce récit "authentique" m'a donné parfois l'impression d'ouvrir un de ces magazines où le mensonge côtoie l'invraisemblable.

A la finale un ouvrage sans grand intérêt véritable, même pour un fan (ce que je n'aime pas ce mot) comme moi.