Catéchisme de l'honnête homme: [ou Dialogue entre un caloyer et un homme de bien, traduit du grec vulgaire par D.J.J.R.C.D.C.D.G.]
de Voltaire

critiqué par Sahkti, le 6 août 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
A bas la religion
Le sous-titre de ce petit pamphlet rédigé par Voltaire est ": [ou Dialogue entre un caloyer et un homme de bien, traduit du grec vulgaire par D.J.J.R.C.D.C.D.G.].

Dans cette trentaine de pages, Voltaire, via un dialogue entre deux hommes posés et de bonne composition, dénonce avec aigreur et causticité les errements de l'Eglise et des diverses religions. Aucune n'est épargnée et le propos est violent. Les textes fondateurs sont moqués pour leurs mensonges et leurs inexactitudes historiques; les hommes de religion vilipendés pour leur détournement de la foi et leur enrichissement personnel et enfin les croyants pour leur crédulité et leur faible force d'esprit.
Le propos est dur, voire violent. Au premier abord, il fait sourire puis surtout réfléchir. On se dit que Voltaire n'a peut-être pas tort. Alors on relit encore plus attentivement, on examine, on phosphore un peu et on se dit que ma foi, si les moyens employés par sa démonstration pêchent beaucoup par leur subjectivité, le but de Voltaire n'est pas complètement dénué de sens.
Il veut dénoncer l'imposture religieuse dans tout ce qu'elle a de perverti. En cela, il préfigure en de nombreux points la pensée nietzschéenne et le parallèle est frappant à la lecture du texte, en particulier les dernières pages.
On peut cependant déplorer que pour arriver à ses fins, Voltaire ait fait di de quelques réalités historiques et des travaux de certains exégètes. On peut comprendre ce procédé en plaçant la rédaction de cette oeuvre dans son contexte historique. En 1763, nous sommes en pleine apogée de l'antichristianisme et il est alors de bon ton, voire son devoir, de dénoncer les agissements d'une Eglise peu scrupuleuse d'un réel bien-être de ses ouailles et plsu attentive à l'assise de sa domination et l'augmentation de ses richesses. Voltaire qui a, alors, pignon sur rue, ne pouvait déroger à la règle de faire apparaître l'église comme un pouvoir décadent.
Ce petit texte est une véritable claque!

Si l'édition papier vous échappe, le texte intégral est disponible sur le net, notamment ici:
http://sweet.ua.pt/~fmart/catch.htm