Les vieux ne courent pas les rues
de Jean-Pierre Boucher

critiqué par Libris québécis, le 4 août 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
La Vieillesse
Pour chacune des nouvelles de son recueil, Jean-Pierre Boucher présente des hommes et des femmes délaissés de leurs enfants, qui achètent leur tranquillité d’esprit en confiant leurs parents devenus encombrants à des mains qu’ils croient compatissantes. C’est l’illusion complète. Comme dit l’une des héroïnes à son mari aveugle, « c’est pas toi qui ne vois plus les autres, c’est les autres qui ne te voient plus. » La vie des vieillards en institution a perdu toute sa qualité alors qu'on leur demande de tenir à la vie. « Ils ne te laissent plus mourir aujourd’hui on dirait que c’est les autres qui ont la chienne que tu meures. Ils ne veulent pas t’aider à mourir, ils veulent juste que tu continues à vivre, mais ils se sacrent bien de la façon dont tu vis. » On comprend que certains envisagent de se donner la mort avec leurs satanées pilules.

Jean-Pierre Boucher souligne l’aspect le plus pénible de la vieillesse. Comme France Ducasse dans La Vieille du vieux, il décrit, avec une plume sûre, un univers auquel personne ne peut échapper à moins d’un miracle. Bref, ce recueil de nouvelles rectifie le portrait trop souvent risible de nos aînés ou encore celui qui souligne la jouvence rendue possible à cause de la science médicale.