La Montée des eaux
de Thomas B. Reverdy

critiqué par Clarabel, le 25 juillet 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Thomas B. Reverdy se mouille !
C'est incroyable toute la puissance de ce roman ! Je l'ai ouvert par pur hasard, c'est un premier livre d'un jeune auteur d'à peine trente ans, c'est simple, rudement bien écrit et je le recommande à tous les curieux de cette fraîche littérature contemporaine, dans laquelle j'inclue un auteur comme Olivier Adam par exemple.

Dans "La montée des eaux", on prend l'eau, c'est dit. Il y a deux récits, entremêlés. Un jeune homme qui rencontre le soir de la fête du Beaujolais une fille éblouissante, Eléonore. Et l'autre narrateur, Thomas, fait la visite d'un appartement vide, rempli de tableaux et de vieux livres, à renifler les traces de sa mère, récemment disparue. S'agit-il du même personnage ? Est-ce que ces deux histoires se croisent, ont un rapport et se rejoignent à la fin ? Seule la lecture de ce roman en dit plus long. Une chose flotte à la surface de ce marasme : la pureté du style de Thomas B. Reverdy. Un ton simple, épuré, tranchant, mais poétique et chatoyant. J'étais charmée ! Pourtant au coeur de ces lignes, il y a toute la poisse d'un monde qui s'écroule, la pluie incessante, débordante, qui n'en finit plus et qui dure tout l'hiver. D'ailleurs, comme le conseille un personnage du roman, il faut laisser "passer l'hiver". J'ai aimé cette allusion, même si la coïncidence est nulle, car elle me rappelle un recueil d'Olivier Adam !..

Le dernier paragraphe de "La montée des eaux" est admirable : il conclut en douze lignes la portée de l'auteur, le sens caché de ce livre, toute sa signification, pour éventuellement ceux qui n'auraient pas tout compris. Car au-delà des instances de beuverie entre camarades de toujours, pas mal présentes dans ce livre, il y a de belles séquences d'émotion et de déclaration d'amour, histoire de souligner que l'amour, finalement, fait "figure d'âge d'or". J'ai adoré !