Le Parc aux cerfs
de Norman Mailer

critiqué par Aria, le 25 juillet 2005
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Gloire, argent et amours à Hollywood dans les fifties
Norman Mailer a été rendu célèbre en 1948 par son roman « Les Nus et les Morts ».
« Le Parc aux Cerfs », paru en 1955, nous décrit la vie des réalisateurs, producteurs, stars et autres starlettes venus en villégiature dans une petite ville de Californie du Sud, brûlée par le soleil, Désert-d’Or (à l’origine Desert Door), pour se reposer du stress d’Hollywood.
A Désert-dOr, la principale activité est de se montrer avec des célébrités, d’être invité à leurs soirées et de se noyer dans les vapeurs de l’alcool ou d’autres paradis artificiels.
Le narrateur, Sergius, n’a rien à voir avec ce monde-là. C’est un jeune aviateur sans famille et sans fortune qui rentre de la guerre de Corée. Après avoir gagné au casino une coquette somme d’argent, il vient s’établir dans la petite ville et, grâce à son physique avantageux et au prestige que lui confère son uniforme (qu’il ressort pour les grandes occasions), le voilà bientôt introduit dans les bars chics et invité aux soirées mondaines. Il adopte vite le même comportement que ses compagnons.
C’est ainsi qu’il devient ami avec Charley, un réalisateur que les studios d’Hollywood ne veulent plus faire travailler parce qu’il n’a pas voulu répondre aux questions des commissions maccarthystes. Il rencontre aussi l’amour…
Le roman dépeint l’ambiance assez lourde qui règne à Désert-dOr, les intrigues, les activités louches de certains personnages.
Peu de personnages sont sympathiques à vrai dire ; quelques êtres veules, d’autres que l’on plaint de traîner leur mal-être de verre en verre, d’autres, enfin, qui n’arrivent pas à échapper au désespoir.
Les femmes ont un destin particulièrement peu enviable : elles ont le choix entre être l’épouse délaissée, la femme fatale qui passe de bras en bras (ou plutôt de lit en lit), la maîtresse que l’on affiche, ou celle qui cherche à se faire épouser pour avoir un statut mais aussi pour assurer son avenir financier.
Les hommes sont souvent lâches et prêts à tout pour faire des affaires juteuses.
Bref, confusion des sentiments dans une société qui vit dans une fausse libération sexuelle.