Lettres à Lou Andreas-Salomé
de Rainer Maria Rilke

critiqué par Sahkti, le 19 juillet 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Correspondance aimante
De leur rencontre à Munich en 1897 à la mort de Rilke en 1926, près de trente ans de correspondance dont une sélection est ici proposée au lecteur (uniquement des lettres écrites par Rilke). Des lettres amicales, affectueuses, amoureuses, déchirées, passionnées. Beaucoup d'échanges artistiques également et c'est cela qui m'a davantage attirée dans ces courriers, ce courant qui unissait Lou Andreas-Salome à Rainer Maria Rilke, cette fusion par moments étonnante entre deux artistes. On y retrouve un Rilke fragile et dépendant, qui s'interroge beaucoup, cherche conseil et inspiration.
Le lecteur assiste également à la montée de la passion amoureuse, à cet embrasement des sens qu'évoque Rilke avec beaucoup d'emphase et de lyrisme. Amour dévorant qu'on devine dangereux. Rilke est tellement attentif aux réactions de son aimée, tant sur le plan personnel que vis-à-vis de son travail. Il y a un complet abandon de ce dernier et lorsque les deux amants se séparent, la déchirure intérieure est perceptible. Cela ne les empêchera cependant pas de continuer à correspondre, Rilke cherchant toujours conseil et soutien auprès de celle qui est dès lors devenue son amie et sa confidente. Ce sont de beaux échanges qui donnent une image tourmentée et très humaine de Rainer Maria Rilke.