Complices et comparses
de Muriel Spark

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 13 juillet 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Connivences contagieuses
Grande dame octogénaire de la littérature britannique, Muriel Spark n’a jamais connu de succès spectaculaire et pourtant, sa plume est totalement accessible et raffinée.

Ce titre, catégorisé dans les polars, emprunte très peu au genre policier, puisque de toute façon les deux suspects d’un meurtre crapuleux revendiquent leur crime dans le bureau de Hildegard Wolf, la psychiatre la plus renommée de Paris, qui elle aussi semble avoir un délicieux penchant pour la supercherie.

Ancré dans l’aristocratie, le récit évolue autour d’une quête de la vérité sur l’identité du vrai Lord Lucan, sur les motivations réelles des deux complices qui prétendent être Lord Lucan, l’auteur du meurtre, vingt-cinq ans après la fatidique journée. Basé sur un fait vécu, Spark s’amuse dans ce cercle fermé avec une prose alerte enveloppée dans un voile de distinction typiquement britannique, que l’on pourrait appeler du burlesque étouffé.

Bien que la chute soit abrupte, bizarre et faible, ce n’est pas le but ultime de ce roman. Car comme toute bonne satire, c’est l’intelligence dans la manière de livrer l’histoire qui prime sur l’histoire comme telle.