Une année sous silence
de Jean-Paul Dubois

critiqué par Cuné, le 12 juillet 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Paul et Anna ont des problèmes...
"La nuit, ma femme me regarde dormir"

C'est par un portrait d'Anna, sa femme, qui glisse peu à peu vers la folie, que Paul Miller débute la narration. Dès les premières minutes, on sait très bien à quoi s'attendre, le décor est planté et le malaise s'installe. Le couple va mal, Anna se suicide, Paul perd alors pied. Il quitte tout, et se met à vivoter dans une solitude extrême dans un petit immeuble. De fil en aiguille, il se murera dans le silence et le déséquilibre mental, après une scène étourdissante qui ne manquera pas de nous tirer un petit cri d'effroi, le tempo des mots de Jean-Paul Dubois martelant un rythme implacable.
Mais voilà, quoi, je n'aime pas beaucoup ces atmosphères d'êtres en perdition, je les ressens comme des papillons coincés dans des boites, se cognant partout sans comprendre.
Pas de nonchalance ici, pas de répit, que du malheur, pour ceux qui aiment...
Un brin de cynisme ! 8 étoiles

C'est un livre qui doit se lire au second dégré pour ne pas être pris par le désespoir du personnage principal.
En partant de ce principe on peu passer un excellent moment, l'auteur nous entraine dans les déboires de son personnage avec beaucoup d'humour noir, mais aussi avec, on le sent en arrière fond, une sensibilité extrème.
Les autres personnages du roman, Martha, le curé, les voisines, le psychiatre ont tous un rôle à jouer dans cette tragédie.
La fin m'a déçu j'avais espérer une explosion verbale, un relachement du personnage de Paul Miller. Je pensais que l'auteur aurait jouer jusqu'au bout la carte de la folie en laissant s'exprimer son talent.

Laurent63 - AMBERT - 49 ans - 12 novembre 2005


Peut-être “un Paul” de trop ? 4 étoiles

Après avoir commencé la bibliographie de Jean-Paul Dubois par son incontournable succès et prix Fémina 2004, “Une vie française”, et conquise par la vivacité de son écriture, je crois avoir écumé la presque totalité de ses livres.

“Une année sous silence”, le dernier que je viens de terminer, serait-il un de trop pour moi ?
En effet, même si le style de l’auteur est incontestablement cadencé, caustique et tranché comme souvent, je pense à présent être lassée de la récurrence de certains thèmes présents dans bon nombre de ses livres.
A nouveau, “un” Paul, ce personnage fétiche, décalé, désabusé dont la vie sentimentale est bien perturbée et qui ne semble trouver son salut qu’avec une tondeuse à gazon (comme dans bien d’autres histoires).
Encore une fois, le lecteur assiste à la lente glissade d’un des protagonistes vers le déséquilibre, l’aliénation et la psychiatrie. En plus, dans ce livre, ils sont plusieurs à sombrer. Et plus encore, ce Paul-là s’enfonce vraiment dans la sinistrose.
Comme le dit Cuné, que du malheur…

Pourtant, en y regardant de plus près, ce livre a déjà été publié en 1992 et c’est dans une nouvelle édition (de poche) qu’il sort à présent. Alors, je n’oublie pas que, depuis, Jean-Paul Dubois a écrit “Kennedy et moi” (mon préféré dans le genre), “L’Amérique m’inquiète” et “Jusque-là tout allait bien en Amérique” ces recueils de nouvelles satiriques sur les USA. Voilà qui laisse supposer que l’auteur peut prendre d’autres orientations…

Voni - Moselle - 64 ans - 7 octobre 2005