La vie me fait peur
de Jean-Paul Dubois

critiqué par Cuné, le 12 juillet 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Shlemiel or not shlemiel ?...
Paul Siegelman a la quarantaine, son mariage bat de l'aile et il n'a toujours pas trouvé de raison de se lever le matin. Il profite du voyage qui l'emmène rendre compte du fiasco de sa vie à son père, installé à Miami, pour faire le point sur les années écoulées.
Il est sympathique, Paul, vaguement attentiste, il a bien tenté deux, trois trucs mais toujours sans grande conviction, se laissant toujours porter par les évènements sans jamais trouver sa voie.
Comme souvent, les gens autour de lui n'ont pas l'attitude escomptée, et peu à peu il va ouvrir les yeux sur ses attentes profondes et les moyens de les combler...
Un joli petit roman, bourré d'humour et de personnages hauts en couleur, un narrateur qui aime poser ses manques au long des pages. Quelques belles phrases aussi, dont la sonorité a agréablement tinté à mes oreilles, comme :

"L'homme qui devant moi, flattait son obésité conjugale en engloutissant des filets mignons; avait depuis longtemps démissionné physiquement."

Un auteur qui m'intéresse, qui est très accessible, dont on peut facilement se sentir proche.
Du Jean-Paul Dubois pur sang 9 étoiles

Quand on connait l’œuvre de Jean-Paul Dubois, ce roman concentré sur l’histoire de la figure d’un anti-héros typique, constitue une synthèse de tous les thèmes et de tous les clins d’œil que le romancier a déjà diffusé par le passé.

Quand on aime, on se régale, comme lorsqu’on déguste du poulet frit, lorsqu’on est plus critique, on se rase, comme l’effet d’une tondeuse à gazon sur l’herbe d’un golf floridien.

Personnellement j’ai adoré et je ne me lasse pas de cet humour décalé, même si on ne s’attend pas forcément à une surprise, qui pourtant est bien là, car ici, contrairement aux habitudes, la fin est optimiste et plutôt positive.

Ceux qui n'ont pas encore lu cet auteur qui me donne quasi toujours une véritable jouissance par sa lecture, peuvent découvrir par ce roman : un style, un humour et une plume inimitable.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 14 juin 2021


Moins bien qu'"une vie française" ... 7 étoiles

J'avais été particulièrement touché par "une vie française" et son ton désabusé ... j'ai donc entamé la lecture de cet opus avec une grande impatience et une réelle attente. Sans être déçu car il s'agit d'un roman tout à fait plaisant, je n'ai pas retrouvé la magie de ma lecture précédente.
Je recommande néanmoins l'auteur en général ...

Nanardstef - - 47 ans - 18 janvier 2009


Quand la vie fait peur ... 6 étoiles

C'est le cinquième roman de Jean-Paul Dubois que je lis presque d'affilée et j'accuse une nouvelle déception, après "Si ce livre pouvait me rapprocher de toi". "La vie me fait peur" remplit les mêmes lignes de contrat qu'un bon roman populaire, où l'on suit la saga de la famille Siegelman. Des pionniers en matière de caravaning et tondeuses ! Cette histoire, donc, se passe essentiellement lors du vol France - Miami où est confiné Paul, quadragénaire fraîchement licencié par sa propre épouse ! Ce voyage, en fait, il l'entreprend un peu pour se blottir "sous les jupes" de son père, exilé dans le Sud des Etats-Unis pour une retraite dorée. Histoire de se plaindre d'une telle traitrise, de la débâcle de l'entreprise familiale, d'un égarement d'un homme paumé, largué par la vie depuis de nombreuses décennies !

Au fil des chapitres, un peu comme le décompte des heures de l'avion qui glisse dans le ciel au-dessus des contrées américaines, Paul fait un bilan de vie guère potable, souvent teinté du souvenir ému d'une mère exceptionnelle et d'un père exubérant et follement dynamique. Son adolescence, sa crise de la vingtaine, son mariage avec Vivien, ses tentatives professionnelles... Paul ne tente jamais de sauver sa peau, il se livre à nu. Toutefois, en tant que lectrice nouvellement passionnée par l'écrivain Dubois, j'avoue que cette contemplation d'un homme ordinaire, en guerre avec lui-même, est lassante et complaisante. Je ne m'y suis pas sentie embarquée, un peu touchée, mais les longs exposés autour de l'industrie de la tondeuse ont fini de me laisser sur le bas côté !... Est-ce un signe que je devrais prendre un peu de recul avec cet auteur, que j'affectionne, et qui demeure pour moi un très bon romancier ?...

Clarabel - - 48 ans - 18 juillet 2005