Federico Fellini : voyage sentimental dans l'illusion
de Fabrizio Borin, Carla Mele

critiqué par Veneziano, le 10 juillet 2005
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Analyse d'un univers de détails
L'étude de l'oeuvre de Fellini dans un ouvrage de taille raisonnable paraissait difficile, tant chaque film est riche de détails et d'anecdote. Mais l'auteur réussit à nous donner les fils d'analyse qui permet de comprendre l'esprit de l'artiste et la manière dont il fait mouvoir ses acteurs.
En effet, Federico Fellini est comme habité par des grands thèmes qui ne quitteront jamais son oeuvre : Rome, le cirque, la continuité historique à travers les époques, l'humour, l'autobiographie et l'audérision. Chaque film est une combinaison de ses éléments, employés pour chacun avec plus ou ou moins d'importance. Ainsi, la vie à Rome n'est pas si différente de l'Antiquité aux années 1960 : on y retrouve le même "cirque", les mêmes incongruités, la même joie de vivre, les mêmes incompréhensions. C'est ce que l'auteur fait déduire de ses analyses du Satyricon, Amarcord, Fellini Roma.
Fabrizio Borin procède par chapitres historiques, chacun reprenant un groupe de trois à cinq films. Cette méthode, assez facile du point de vue narratif, permet de montrer les différences et les continuités à court terme, mais confirme de manière assez criante les grandes lignes.
L'ouvrage est parsemé de photographies, en noir et blanc, ce qui permet de mieux faire saisir la faculté d'évocation de l'artiste, qui se plaisait à répéter comme une devise "On ne sait rien, on imagine tout". Les photographies, assez nobreuses, ne sont pas trop conséquentes, ce qui eut été tentant pour une filmographie si visuelle et si remplie de détails, mais l'analyse est présente. Ce beau livre est facile et très agréable à lire, aussi bien pour découvrir l'artiste que mieux le comprendre. J'avoue avoir eu un préjugé positif envers l'artiste, ces quelques lignes - déjà sans grande prétention - devant être pondérées en tenant compte de ce critère.