J'ai découvert l'auteur , par hasard ... En flânant dans une bibliothèque tout simplement;
Il était présenté là, en bout d'étagère...
J'ai souri en voyant '' LE PAVE'' : 750 pages ! Ouahouh c'est pas rien !
J'ai soupesé le livre ! Ma foi, je n'avais jamais lu un truc de cette taille ! Le rouge et le noir de Stendahl? Non déjà trop petit !
Hors compétition!
Je me suis demandé qui pouvait se lancer dans un truc comme ça ... j'ai retourné le livre ...
Quelques minutes plus tard, je ressortais du bâtiment avec le livre sous le bras, sous les yeux éberlués de ma fille '' tu vas lire TOUT CA!!!? ''

On ne lit pas Mélodie du temps ordinaire! On le dévore, on le vit !
Et bien pour '' un abri en ce monde'' c'est '' kif kif ''!!!!
Un peu moins épais que le premier, il est toutefois tout aussi prenant!
Moi j'aurais envie que tout le monde connaisse cet auteur, ces livres, ces personnages ...
Lorsque je remarque la date des critiques, je suis triste! PERSONNE NE LIT MAC GARRY MORRIS!!!?

Ce livre, il FAUT le ressortir des bacs, le faire connaitre, en parler, l'offrir... Il ne peut rester au fond d'une étagère poussiéreuse! Pardon POUSSIEREUSE!

Ce Loomis, on s'y attache, on l'aime, on a peur pour lui... on l'imagine grand colosse timide et désarmé... On tremble pour lui, on le comprend ...
L'histoire d'un type qui sort de prison pour des faits qu'il n'a pas commis a priori... il sort et il doit se tenir à carreau ET IL VEUT se tenir à carreau! Oui lui c'est tout ce qu'il veut !
Charger les rayons de la supérette qui l'emploie, s'occuper de ses rosiers, manger de bons petits plats ... reprendre une vie dans la société sans se mêler à elle....
ETRE TRANQUILLE!
Mais les voisins, la supérette, les dealers, personne ne l'entend de cette manière... Et dans son quartier de M....! Il est confronté à des histoires de M.... Il ne veut rien voir, rien dire, il ne veut RIEN.... On voudrait crier! LAISSEZ-LE TRANQUILLE FOUTEZ-LUI LA PAIX et on assiste page après page à l'inverse...
A LIRE D'URGENCE! A OFFRIR D'URGENCE
SVP

Gordon Loomis vient d’être libéré sur parole, après avoir purgé vingt-cinq ans de peine de prison pour meurtre. Il sortait à peine de l’adolescence lorsqu’il y est entré, et émotionnellement il n’a pas mûri, étrangement distant par rapport à sa nouvelle vie d’homme libre. Coaché par son frère, Dennis, qui a toujours tout réussi dans la vie, il choisit de retourner dans son ancien quartier, sans autre but que d’ajouter un jour au précédent. Le poids de la culpabilité est infini…
Mélo pur sucre, ce pavé sait dérouler sa mélodie infiniment sourde, déclinant en une multitude de personnages tous condamnés d’avance, la palette du gris et du moche. Un quartier particulièrement défavorisé, la drogue, l’abandon, le malheur. A peine entrevoit-on ponctuellement quelques passages férocement drôles, pour mieux faire ressortir l’ironie amère du sens de la vie.


Lecture parfaite pour un jour de pluie, à condition d’avoir quelqu’un à serrer fort dans ses bras une fois la dernière page refermée.

Une mise en scène haletante sur les trajectoires désespérées d'une poignée d'anti héros comme l'Amérique ne les aime pas, des laissés-pour-compte sur lesquels s'acharnent les injustices assénées par ceux qui dictent la loi du plus fort, sans discernement et sans humanité : dealers, policiers, patrons...
L'issue semble cousue de fil blanc deux cent pages avant la dernière phrase du roman. Mais le lecteur se prend à rêver que l'auteur va le surprendre en tenant bon, en faisant que pour ces miséreux-là l'espoir n'est décidément pas permis. Adieu la happy end, si hollywoodienne, si conformiste.
Hélas, une fois de plus, il n'y a pas d'exception pour confirmer la règle. Du coup, l'épilogue semble précipité, bâclé, téléphoné comme si Mary McGarry Morris, consciente d'être politiquement correcte, n'était pas très fière d'avoir cédé à la sirène triomphante de l'Amérique toujours conquérante, victorieuse et à droite dans ses bottes.

Gordon Loomis, plus de vingt ans de prison pour meurtre et une réinsertion qui s'avère plus difficile que prévue. pas seulement pour des raisons qui nous paraissent évidentes mais aussi à cause des profondes blessures intérieures, de cette volonté d'oublier et d'être oublié alors que d'autres, croyant bien faire, finissent par devenir étouffants et rendre cette nouvelle vie quasi insupportable. C'est le cas avec Dennis, par exemple, le frère de Gordon, dont l'amour est quelque peu envahissant.
Pas simple de retrouver les gestes d'autrefois, de vivre comme avant; il y a des habitudes à retrouver, des actes à réinventer.

Mary McGarry Morris fait ici preuve de beaucoup d'humanité et de subtilité pour nous parler de cet apprentissage. Il ne s'agit pas directement d'un plaidoyer militant sur la réinsertion sociale des anciens détenus, mais d'une histoire, joliment racontée, évoquant les petits riens du quotidien, les embûches de toutes sortes, les difficultés relationnelles... tous ces éléments qui rendent la vie un brin plus compliquée. Au fil des pages, le lecteur s'attache à Gordon et se dit que ce serait bien qu'il puisse avoir une nouvelle vie, on en arrive à oublier (ou presque) ce qu'il a fait et pourquoi il est dans cette situation aujourd'hui. Il y a une réflexion intéressante sur la culpabilité qu'on peut éprouver et dont les gens voudraient qu'on se débarrasse, sans se soucier de savoir si on le veut ou on le peut. L'étouffement est inéluctable et c'est peut-être ce que je retiens avant tout de cette lecture: oui, on peut recommencer quelque chose, mais jamais ça ne sera comme avant et il y aura toujours un malaise profond et lancinant, différent mais réel. Est-ce un constat pessimiste? Peut-être...

Malgré quelques longueurs et de trop grandes descriptions , on est ému par ce prisonnier Gordon Loomis qui essaie tant bien que mal de se faire une place dans ce monde qu'il a connu , mais qu'il ne connaît plus .
Aucun des personnages secondaires n'arrive à comprendre ce qu'il peut ressentir . Qui le pourrait??
Mais au fur et à mesure du livre , il s'habitue , se réinsère dans la société , tout en gardant son innocence sur des choses qu'il n'a pas vécues ...il ne reconnaît plus le monde qui l'entoure ....C'est ça la réelle force de ce livre le combat d'un homme pour retrouver une vie normale , sans histoire ? N'est-ce pas pire que la prison , puisque cette prison-là n'a aucun gardien , porte , repère , on est seul face à la cruauté du monde ....