Tropique de la nuit
de Michael Gruber

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 29 juin 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Meurtres et vaudou
À Miami, une femme est retrouvée éviscérée, son bébé est dans l’évier, le cerveau amputé de certaines parties. Rapidement, les policiers en viennent à comprendre qu’il s’agit là d’un rituel, rituel qui exige le même sacrifice quatre fois en seize jours. Parallèlement à cette enquête, Gruber utilise deux autres voix - celle de l’ancienne épouse d’un sorcier, bien au courant de la puissance de son ex, et celle du récit initiatique de cette même femme lors de ses expériences occultes dans le passé.

Il s’agit ici d’une brique surprenante de la part d’un auteur américain. À la frontière entre le polar et l’horreur, cette histoire terrifiante est bourrée de renseignements sur la magie noire africaine et écrite avec une intelligence rafraîchissante.

Malheureusement, cette mine d’information n’est pas très vulgarisée. Le résultat est donc lourd. La trame policière est nerveuse et captivante, mais le 2/3 du roman nous plonge dans un brouillard de drogues hallucinatoires, pratiques étranges et d’ethnologie. Encore plus déstabilisant, l’auteur varie son style littéraire - le journal, la dérive narrative et le suspense.

C’est un roman qui récompense les efforts du lecteur. Mais j’aime mieux vous prévenir, c’est long et ce n’est pas de la tarte…