Du plomb dans la tête, tome 1 : Les petits poissons
de Matz (Scénario), Colin Wilson (Dessin)

critiqué par Shelton, le 22 juin 2005
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Ahhhhh ! ces pompes...
Tout commence lorsque deux truands se lancent dans ce qui ne devait être, du moins pour eux, qu’une simple exécution de contrat, tuer un sénateur…
Louis, il est originaire de la Nouvelle Orléans, il fait partie de l’élite, ceux qui se payent des chaussures classes… celles qui coûtent deux mille dollars chez Jérôme, sur Park avenue, des pompes d’origine italienne, des faites à la main…
Mais pourquoi faut-il parler, insister, étudier ces chaussures ? Tout simplement par ce que ce soir-là, le jour de l’exécution, il va marcher, avec ses belles chaussures, d ans une crotte de chien et tout basculera… Une m… de chien et le professionnel dérape, tue le chien, jette ses pompes dans la poubelle et laisse des interrogations au policier désigné pour élucider l’affaire… Remarquez que le pauvre chien a un drôle de nom, Jean-Paul II…
Assassinat du sénateur Sterling, mais rien dans le journal… Il faut dire que l’homme politique était en train de se détendre avec une jeune femme, en claire de s’adonner à des activités pas très correctes pour un homme chargé de faire passer des lois de salubrité publique…
Mais comme d’habitude, je suis obligé de m’abstenir de vous donner plus de détail sur le crime, l’enquête… C’est la règle quand on présente une histoire policière.
Qui va mener tenter de démêler le vrai du faux pour remonter jusqu’aux coupables, exécuteurs et commanditaires ? Perry et Carlisle, deux flics intègres, intelligent, courageux, qui sont presque prêts à tout pour conclure ce dossier…
Mais l’originalité de cette bande dessinée ne se situe pas nécessairement du côté de l’intrigue, en fait c’est le dessin qui doit retenir notre attention, le mode narratif, aussi… Bien souvent, le dessinateur fait exploser la vignette, il en sort quelques bulles, quelques projectiles, quelques armes ce qui donne une énergie au récit, une âme au dessin… J’aime beaucoup le haut de la page 26, on a vraiment l’impression que le flic et le truand se tirent dessus… Colin Wilson, celui qui a par le passé donné son graphisme aux aventures de la jeunesse de Blueberry, est en grande évolution dans son art. Je trouve que c’est sa meilleure série…
Il faut dire qu’il est ici associé à un scénariste de grande qualité, Matz. Pour vous rafraîchir la mémoire, pour vous le situer dans le monde de la bande dessinée, c’est tout simplement le scénariste de la série étonnante Le tueur. On retrouve là deux points communs : l’étude du tueur à gage et un découpage endiablé fortement marqué par le cinéma…
Je ne peux que vous inviter donc à découvrir cette série avec ce premier volume, Les petits poissons… Mais heureusement, la suite est déjà en librairie…