U.V.
de Serge Joncour

critiqué par Sibylline, le 18 juin 2005
(Normandie - 73 ans)


La note:  étoiles
UVA & UVB
J’ai acheté en même temps «Vu» (premier roman publié de Joncour) et «UV» parce que je me disais qu’il devait y avoir un lien entre ces deux ouvrages dont les titres se reflétaient. Eh bien, s’il y a un lien, c’est qu’ils sont totalement différents.
On ne retrouve rien, de l’un à l’autre. Pas le même style, pas le même climat, ni le même décor, ni le même genre de personnages. Les situations n’ont rien de commun, ni la façon de les voir, ni le narrateur qui, dans Vu est un enfant, en permanence, qui imprime sa vision des choses au récit et ici un narrateur extérieur qui se fait totalement oublier au point qu’il peut parfois raconter comme s’il était l’un ou l’autre des personnages.
Mais je ne vais pas poursuivre plus avant la comparaison car, qu’en dirait un lecteur qui ne connaîtrait pas «Vu» ? Il serait frustré, pour sûr.
«UV» ne m’a pas emballée dans un premier temps. Je ne trouvais pas cela très original, cette intrusion de jeune loup dans une bergerie bourgeoise. Me semblait bien avoir déjà lu ça un certain nombre de fois… Et cela reste le reproche majeur que l’on pourrait faire à ce roman.
Le style non plus ne me plaisait guère. Il me semblait trop travaillé, au point d’en devenir artificiel. Elle était loin la spontanéité du récit d’enfant. J’ai eu l’impression que Serge Joncour s’était livré à un travail systématique de style et de forme littéraire ; et que le résultat était inégal. Parfois très heureux, comme le récit du feu d’artifice : «Deux ou trois pompiers moyennement éméchés, mélangeant allègrement les cannettes de bière avec les tubes à feu, décapsulant l’un pour se siffler l’autre, ce qui parfois donnait des fusées à effet pour le moins éventé, un genre de bière d’artifice, des belles rouges qui giclaient mou, et une verte poussive qui rotait par là-dessus… » Mais verbeux aussi parfois et nuisant plutôt à la clarté. Je n’ai pas envie de copier ici un de ces exemples (ceux qui le désirent peuvent jeter un œil sur le § sur la soif page 17). Mais tout cela, il me semble que cela peut se rattacher aux difficultés de démarrage. Une fois l’affaire lancée, l’auteur se laisse emporter et on ne se heurte plus à ces problèmes de style. Tout se place, et ça va.
D’autre part, en avançant davantage dans la lecture, on trouve de vraies qualités à ce récit au niveau de la psychologie des personnages et, en particulier de celle de André-Pierre. La peinture de la personnalité de ce «coincé» fondamental est très fine et très intelligente. Elle nous fait entrer dans l’esprit de cet homme qui peut-être aussi bien dictateur insensible de sa famille, que victime facile. On est dans sa tête, on le comprend, on le méprise, on le plaint, on s’en méfie.
Il faut noter également une mise en scène du suspens, une montée du stress. Très précisément orchestrée par Joncour, qui nous place pas mal de fausses alertes, et des cadavres non identifiés retrouvés alors qu’il ne nous laisse pas savoir si tous les acteurs sont toujours en scène… Mais c’est un peu gros peut-être, je n’aime pas trop me faire manipuler ainsi. Le crescendo nerveux des derniers chapitres est à mon avis, plus réussi.
Pour ma part encore, j’ai été un peu déçue par la fin, mais c’est strictement une question de goût. D’autres apprécieront au contraire, sûrement.
probleme de compréhension !! 8 étoiles

ma question est peut etre "conne" mais je voudrait avoir une petite explication sur la fin. si quelqun peut m'aider ???

merci d'avance

Zack - - 36 ans - 7 juillet 2005