Drôles d'oiseaux
de Laurie Colwin

critiqué par Clarabel, le 15 juin 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Comportements bizarres
L'ensemble des huit nouvelles avait été séparément publié dans les années 70 dans des journaux ou magazines américains. A lire ce recueil en 2005, les portraits des hommes et des femmes, acteurs de ces histoires, paraissent incroyablement actuels ! Rien ne dénote, l'auteur possédait un style vif et dessinait ses semblables sans tricher.

"Drôles d'oiseaux" est composé de huit histoires, dites d'amour. Je préfère cette appelation au lieu de "nouvelles" car les huit histoires sont davantage des "romans courts". Laurie Colwin y peint essentiellement un homme et une femme qui se rencontent, qui croient à l'amour parfait, qui se trompent à ce sujet, vivent fatalement une liaison adultérine, ou bien se quittent, divorcent, rencontrent de nouvelles personnes... Le cycle de la vie ! Les filles sont souvent des étudiantes brillantes et pertinentes, le théâtre de la première fois se passant sur le campus de l'université. Les hommes sont pour la plupart assez effacés, compliqués, niais et nul doute qu'ils puissent être aisément roulés dans la farine ! Mais parfois ils se révélent de redoutables prédateurs...

Certaines histoires sont très attachantes, comme "La vie en lunettes roses", "Une retraite en Ecosse" ou "La Grosse Prune". Ce ne sont pas uniquement des histoires sentimentales, au contraire ! Laurie Colwin use d'un cynisme cru et d'une morbidité étonnante ! C'est très glauque, ou déconcertant (ex: "Le bourgeon noir"). Mais au-delà de toute tentative d'analyse, il y a forcément une grande intelligence derrière ces "Drôles d'oiseaux" ! L'écriture de Laurie Colwin est douée, et sa perspicacité fait mouche, malgré certains paragraphes un peu bizarres.