Blonde platine
de Adrian Tomine

critiqué par Cuné, le 6 juin 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Bizarre
Blonde platine, c'est 4 nouvelles sous forme de bande dessinée, au graphisme précis et fouillé, en noir et blanc. De jeunes américains assez inadaptés dans leur ensemble, dont on partage un moment le quotidien. Les fins sont ouvertes, en demi-ton, ni franchement mauvaises, ni joyeuses non plus.
Je n'ai pas vraiment apprécié. Il y a une sorte de désespoir glacé qui suinte de ces histoires, je n'ai pas trouvé d'angle d'approche susceptible de me retenir, pas le genre de BD à aborder en néophyte !
En couv :
Adrian Tomine est né en 1974, à Sacramento, aux Etats-Unis. Depuis 1991, il élabore dans son comics Optic Nerve une oeuvre sensible et intelligente, aux confins de l'autofiction. Alliée à un style graphique impeccable, cette fine observation des relations humaines et sentimentales est récompensée en 1995 par l'obtention du prestigieux Harvey Award, catégorie meilleur jeune talent. Il vit et travaille à Berkeley, en Californie.
Démoralisant 7 étoiles

La vie plate de personnes ordinaires et seules. C’est du vrai, mais c’est difficile de fermer ce livre et dire qu’on a « aimé » ça, tellement que c’est déprimant. C’est intéressant, différent, mais ce n’est pas une bande dessinée que je recommanderais à tout le monde. Disons que je la conseille aux lecteurs avertis.

Nance - - - ans - 16 décembre 2009


"Dirty Realism" 8 étoiles

Dans ce comic, point de super pouvoir, de science-fiction ni même de chien qui parle. Ici, Adrian Tomine narre des tranches de vie de loosers ordinaires, ceux-là dont l'Amérique ne parle jamais (que ce soit au cinéma, en bd et la plupart du temps en littérature) car trop éloignés de l' ''American way of life".

Que ce soit au niveau de la forme (la nouvelle), du ton (absence de jugement) ou dans la construction (fin ouverte), Blonde Platine fait penser à une adaptation de Raymond Carver illustré.

Certes, ce recueil est assez difficile d'accès (on est très loin de Titeuf...) mais le jeu en vaut amplement la chandelle.

Louiscez - Nantes - 42 ans - 16 septembre 2008


Plus qu'une BD, un grand recueil de nouvelles 8 étoiles

Voici un excellent album à ne pas mettre entre les mains de jeunes adultes (20-35ans) seuls et dépressifs. Ils pourraient y trouver un miroir, un écho à leurs propres névroses et autres problèmes existentiels.
Les personnages d'Adrian Tomine sont des losers magnifiquement ordinaires, sortes d'enfants cachés de l'Amérique qui glorifie les Beaux et les Puissants (si possible avec sourire éclatant et mèche de cheveux impeccable).
Ici chacun se débat avec sa solitude, un sentiment d'invisibilité, l'impression de ne pas trouver sa place dans la société ou quelqu'un qui vous comprenne, une jeunesse fade et terne d'homme invisible ou une famille traditionnelle qui vous a déjà tracé un avenir et vous compare avec votre soeur, modèle de réussite sociale.
Adrian Tomine, par petites touches et avec des histoires banales dépeint avec justesse un mal être et un mal de vivre dans une société moderne standardisée et paradoxalement individualiste.

Wmgec - - 55 ans - 19 octobre 2005