Shanghaï hôtel
de Vicki Baum

critiqué par Idelette, le 4 juin 2005
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Du romanesque plein les yeux
C'est un roman qu'on ne lache pas, un vrai thriller dont on connaîtrait la fin dés les premières pages... Le livre comporte 2 parties inégales : la 1er se décompose en 9 chapitres, chacun présentant une des victimes de la bombe qui détruira le Shanghaï Hotel lors de la guerre sino japonaise des années 30. La 2e, la plus longue et sans chapitre, montre comment tous ces personnages se sont connus, pourquoi ils sont arrivés dans cette, ville.

L'auteur nous décrit toutes les situations, à la fin, la brutalité de la bombe nous surprend alors que'on savait dès le début ce ui allait se passer. Et comme dans une situation de guerre, on mesure le côté absurde et arbitraire de la vie, la follie meurtrière et aveugle de la guerre.

Vicki Baum montre très bien, la liberté, la solitude et la responsabilité du choix de chacun, comment un hôtel à l'étranger représente un ersatz de bonheur, d'insouciance et surtout un résumé du monde, comme une enclave hors des nationalités et des nationalisme.
le fantasme de bonheur qu'il génère.

"Shanghaï Hotel" a commencé sa vie en clandestin, en 1939, paraissant à Amsterdam, l'auteur étant interdite par les nazis. Personnalité hors du commun, Vicki Baum est née à Vienne dans une famille juive cultivée et éclairée. Elle est concertiste quand la guerre de 14-18 modifie tous les rapports sociaux, elle s'émancipe et publie (dont "Grand hotel" repris par Lübistch). Forte de son succès, elle voyage et poursuit son oeuvre. Les nazis brûlent tous ses écrits, elle s'installe en Californie, prend la nationalité américaine et aide les enfants de Thomas Mann. Elle meurt en 1960. Elle a la réputation de "romancière facile", je n'ai pas tout lu d'elle, loin de là mais elle a laissé de très BONS livres !!