Arieka
de William Golding

critiqué par Sahkti, le 28 mai 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La Pythie
La mort a empêché l'auteur, Prix Nobel de Littérature, de parachever son récit.
Arieka n'en finit pas d'être dépassée par les événements qui lui sont arrivés. Ses parents ont voulu la marier, elle a fui vers la Sicile. Rattrapée, elle est vendue au collège des prêtres de Delphes, où le maître du lieu, Ionidès, la forme au métier de pythonisse. Quelque peu rebelle au départ, elle se sent gagnée par la folie qui convient à une mise en scène parfaitement réglée par un dramaturge très au fait des enjeux politiques de l'oracle.
Elle se pose des questions sur elle-même, la signification de toute cette mise en scène et l'importance qu'on lui accorde. Est-ce un blasphème, une cérémonie de pantins animés ?
Elle décide de partir à la recherche de son centre intérieur, énigmatique et irritant. Comme le pensait Ovide, il est sans doute utile de croire aux dieux, mais il ne suffit pas de décréter qu'ils ne sont que poudre aux yeux pour faire taire la question qu'ils incarnent.
Une Pythie qui tente de remonter le plus loin possible dans sa mémoire et demande qu'on lui rende hommage en élevant un autel dédié au Dieu inconnu.

Ecriture lyrique qui part dans tous les sens, ce roman de Golding est par moment très dense, un peu trop peut-être. Les personnages se succèdent, les situations s'emmêlent et le destin de cette femme se perd au milieu du contexte qui l'abrite.
Cela rend la lecture parfois moins agréable, il y a des inégalités et je n'ai pas réussi à m'accrocher comme je l'aurais voulu à l'évolution d'Arieka.