Dans la nuit, tome 1 : Légion
de Joël Callède (Scénario), Denys (Dessin)

critiqué par Shelton, le 23 mai 2005
(Chalon-sur-Saône - 67 ans)


La note:  étoiles
Quand le sommeil tarde à venir...
«Dans la nuit», c’est d’ailleurs le titre de la série, une voix s’élève et se répand grâce à la radio, c’est le Bon Samaritain qui est là pour écouter et réconforter… Voilà le départ d’une série d’albums de bande dessinée qui est construite en épisodes qui peuvent se lire séparément ou dans l’ordre que vous voulez, pourquoi pas d’ailleurs dans l’ordre des parutions…
Dans le premier, «Légion», il est question d’une jeune fille, Samantha, qui appelle pour dire qu’elle a peur de son père. En fait, elle est tout simplement pétrifiée… Mais pourquoi ? Parce qu’elle a des crises d’adolescente, parce qu’elle ne peut plus avoir de relation avec une mère victime… victime de quoi d’ailleurs ? Bref, exagère-t-elle tout ce qu’elle vit ? Et ce père mystérieux, qui est-il vraiment ?
Parfois, on sent une lourdeur tragique tomber sur le récit, mais jamais avec excès. La peur, l’angoisse sont compensées par l’énigme policière et, même, un certain sens de l’humour ce qui n’est pas sans rappeler les films classiques du genre. Quant au sang, oui il y en a bien, par exemple celui dans la boucherie ou dans les flashes de certains des personnages, il est toujours acceptable, sans abus ni violence inutile… Par exemple quand on voit l’homme…
Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus sur le fond de l’intrigue car ce genre de littérature – oui, pour moi cette bande dessinée appartient bien à la littérature – ne tient qu’avec une bonne dose de suspens… Mais je peux quand même vous dire que le père est boucher, qu’il ne parle que très peu, que ses amis le regardent bizarrement, que certains des personnages de Callede et Denys, les auteurs, sont souvent pris de visions, d’intuitions… Que la police recherche un dangereux psychopathe et que, enfin, tout finira bien par s’arranger… si on peut dire…
Ce qui est certain, c’est que cette bande dessinée n’est pas destinée à un public de 7 à 77 ans… quoique, il ne faut jurer de rien car de nos jours les jeunes lecteurs sont bien surprenants !
Le mode narratif est fortement marqué par le cinéma – planches 38 ou 42, par exemple – et c’est très bien pour les lecteurs qui aiment les films d’horreur, les thrillers… A certains moments du récit les textes peuvent être sobres, voir minimalistes, tandis que par moments, ils redeviennent flux verbal, y compris flux radio grâce au Bon Samaritain qui reprend la main…
Mais, existe-t-il un avenir radieux pour Samantha ? A vous de le découvrir avec les deux dernières planches que je trouve très bien construites…
J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée et je souhaite partager avec vous ce moment de lecture…
Mais je reviendrai pour vous parler des deux épisodes suivants… A suivre, donc !