Poussière et lumière du jour
de Janet Frame

critiqué par Eireann 32, le 18 mai 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
De l’écriture comme thérapie.
Ma première incursion dans la littérature néo-zélandaise, un de ces recueils de nouvelles ayant eu un prix, Janet Frame put quitter l’hôpital et éviter une lobotomie.
Ces récits sont tantôt campagnards, avec des situations bizarres (Deux moutons ou alors Un mouton dans la Buanderie),et parlent de la naïveté des enfants (Le taurillon) et de leur éducation (Le sens des proportions). D’autres, ce sont les plus nombreux, sont à la limite de l’étrange (Le cri effroyable, Le créateur de mythes, La poussière du jour, Une solution expéditive ou L’image choisie entre toutes). Dans «La baignoire» une vieille veuve sent sa baignoire rétrécir sur elle, prête à la broyer. Dans «L’homme du téléphone» (une page et demie) quelqu’un regarde un ouvrier installer des lignes téléphoniques en haut d’un poteau et pense «Voyez-vous j’aurais bien aimé qu’il tombe »
«La tasse de thé» est une des plus longues et paraît la plus banale, une femme tente de séduire un des ses collègues de travail, lui trouve une chambre dans la même pension qu’elle, le bonheur semble total. La tasse de thé de l’homme disparaît, et par magie comme si l’envoûtement disparaissait l’homme commence à ne plus manger à la pension, à partir en week-end puis déménage. Et personne ne retrouva jamais la tasse. Bien écrite ses nouvelles sont diversifiées et intéressantes, pas souvent heureuses et même parfois inquiétantes. Les personnages sont souvent au bord du gouffre peut-être comme l’auteur elle-même. A découvrir.