D'amour et d'ombre
de Isabel Allende

critiqué par Maya, le 16 mai 2005
(Eghezée - 49 ans)


La note:  étoiles
De rires et de larmes
Irène et Francesco travaillent ensemble et une profonde amitié les lie l'un à l'autre. Au cours d'un reportage, ils font la connaissance d'une famille de paysans. Cela les mènera à la découverte d'un massacre. Pris en chasse par la junte au pouvoir, ils doivent se cacher et fuir. L'amitié qui les unit va se transformer en amour.

Comme dans la Maison aux esprits, le pays n'est jamais nommé mais on se doute bien que c'est le Chili. On y retrouve le style si particulier à l'auteur qui passe du présent au passé sans transition et sans que cela choque. On connaît donc l'histoire de tous ces personnages, si variés et souvent si attachants, en quelques paragraphes. Et chaque personnage a son petit roman, drôle, triste, loufoque, pathétique, tragique... C'est un livre plein de contraste où l'hilarant côtoie le tragique, où l'amour répond à la haine, où la lumière brille dans les ténèbres.
Dictature et amour 6 étoiles

Il s'agit du premier livre d'Isabel Allende que je lis. L'impression retirée est curieuse et mitigée, correspondant bien aux critiques précédentes. Il y a en fait dans ce livre deux romans qui se superposent et se rejoignent à la fin. Le premier est une histoire d'amour somme toute assez conventionnelle où la jeune fille se lasse d'un bébête militaire pour aller vers un garçon plus futé. Ce n'est en soi pas très intéressant. Le second est une description et une dénonciation de la dictature chilienne (non nommée mais transparente). Ce second panneau sous-tend le livre et donne au premier les couleurs qui lui manquent.
Le style d'Isabel Allende est agréable, alerte, parfois drôle. Le livre fourmille de personnages attachants décrits avec conviction et de détails pittoresques. L'histoire est bien conduite avec ses mystères et ses rebondissements. On sent la sincérité de l'auteure et sa volonté de nous faire partager ses convictions et ses dégoûts. Il lui manque de donner plus de poids à ses personnages et aux situations décrites, pour nous faire vraiment basculer dans le tragique des vies et des morts. Trop de digressions viennent perturber le déroulement de l'intrigue. En voulant probablement alléger le récit, Isabel Allende manque en partie son but: dénoncer les dictatures au travers de la chilienne, comme l'a si bien dit avant moi Débézed.

Falgo - Lentilly - 84 ans - 8 novembre 2009


D'amour et de sang 7 étoiles

C’est le roman d’un amour pur submergé par la boue et la fange de la dictature d’un pays d’Amérique latine qui pourrait être le Chili ou n’importe quel autre pays vivant sous le régime de l’arbitraire, de la brutalité et de la férocité. C’est un récit qui coule comme un grand fleuve d’Amérique latine charriant le verbe en un flot lourd et bouillonnant où l’épopée le dispute à l’emphase, où les portraits les plus affûtés se heurtent aux truismes, aux clichés, aux incohérences, où les affluents abondent pour gonfler le flot limoneux de leur courant torrentueux ou de leur cours le plus paisible. Un déferlement de mots qui emporte tout sur son passage pour ne laisser que l’impression d’une agitation désordonnée et de sentiments exacerbés par l’urgence de vivre une vie qui devient de plus en plus hypothétique.

Isabel Allende a voulu dénoncer ces gouvernements totalitaires qui étouffaient nombre de pays d’Amérique latine lorsqu’elle a rédigé son manuscrit mais l’impétuosité de son roman ne lui donne ni la force, ni la conviction des œuvres d’un Quiroga, d’un Amado, d’un Donoso, d’un Asturias, d’un Arenas et de bien d’autres qui ont dénoncé la dictature et l’oppression avec moins de verbes et plus de talent.

Débézed - Besançon - 76 ans - 16 juin 2008


Roman dénonciateur 5 étoiles

C’est la première fois que je lis un roman d’Isabel Allende et je n’ai pas réussi à accrocher à son écriture où les dialogues sont quasi-inexistants. L’histoire est touchante mais lente à démarrer. L’auteure dépeint de façon fastidieuse le passé de chacun de ses personnages, ce sui entrave considérablement l’action.

Du point de vue dénonciateur, toutefois, je reconnais l’intérêt de ce roman, cette façon détournée qu’a l’auteure de dévoiler au monde l’état de son pays.

Mademoiselle - - 36 ans - 4 avril 2006