Mémoire de mes putains tristes de Gabriel García Márquez

Mémoire de mes putains tristes de Gabriel García Márquez
( Memoria de mis putas tristes)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Jules, le 12 mai 2005 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 79 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 12 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 761ème position).
Visites : 8 070  (depuis Novembre 2007)

Quelle gouaille ! Que d'humour !

Voici le dernier livre écrit à ce jour par Garcia Marquez. Il est aussi truculent et foisonnant que ses précédents. Le titre est aussi des plus évocateurs. Le narrateur n’est pas l’écrivain, puisque ce dernier n’a que soixante-dix-huit ans et que le narrateur va fêter ses quatre-vingt- dix ans. En outre, l’écrivain n’aurait pas autant de difficultés financières, pour le reste ?….

Le narrateur se décrit comme quelqu’un de particulièrement laid au point qu’il n’aurait jamais pu, tout au long de sa vie, avoir autre chose que des rapports féminins tarifés. Cela dit, il en a usé et abusé !… Si abuser dans ce domaine est possible. Aux yeux du narrateur, cela ne l’est certainement pas !… Il a été largement élu meilleur client du bordel le plus connu de Bogota.

Voilà qu’il décide que, pour ses quatre-vingt-dix ans, il souhaiterait passer une nuit entière avec une jeune vierge. La patronne de son bordel lui dit qu’il est inconscient car, à part au tout jeune âge, des vierges cela n’existe plus depuis bien longtemps ! Et puis, qui répondrait des faits devant la justice si… Mais il insiste et sait que, vu l’importance de sa clientèle, la patronne ne risque rien du tout ! Elle ne lui dit cela que pour faire grimper le prix.

A peine quelques heures plus tard, elle le rappelle et lui dit qu’elle a trouvé ce qu’il cherche. Et voilà la pression artérielle de notre homme qui grimpe. Il se pomponne le mieux possible pour ce rendez-vous mais malgré tout voilà comment il se voit dans un miroir : « Le cheval qui me regardait de l’autre côté n’était pas mort mais lugubre, avec un menton à étages, des paupières bouffies et sur le caillou quelques poils qui avaient été autrefois une crinière de musicien. »

La patronne, presque une amie, lui dit que pour apaiser les craintes de la plus que jeune fille, elle lui a donné du camphre et une tisane. Il entre dans la chambre et voit une superbe gamine nue sur le lit, dormant sur le côté. Il l’admirera tout à son aise et n’aura jamais le courage de la réveiller.

Au petit matin, elle dort toujours, il se lève sans faire de bruit, laisse l’argent convenu sur une chaise et s’en va. Son premier réflexe est de croire que ce genre de chose est finie pour lui. Quant à la patronne, elle n’en revient pas ! Il a beau avoir l’âge qu’il a, elle s’attendait à tout mais pas à cela. En outre, elle lui dit que la gamine est gênée de son comportement et se propose de lui en donner réparation. Il refuse…

Mais il n’arrivera pas à s’empêcher de reprendre contact avec la patronne pour une autre nuit avec la même jeune fille. Mais il passera de nouveau sa nuit à la contempler alors qu’elle dort… Et voilà que l’imprévu lui arrive : il n’arrive plus à penser à autre chose qu’à elle et devient éperdument amoureux…

La suite dans le livre…

Nous retrouvons ici toute la gouaille de Garcia Marquez, son énergie, sa compréhension de la vie et de la mort, de la beauté, de l’amour et de la psychologie de l’être humain. Son narrateur est follement attachant, un vieillard comme nous aimerions tous en connaître ! De plus la description des mœurs et des gens de son pays vaut, à elle seule, le détours. C’est une des choses qui avait rendu la lecture de « Vivre pour la raconter » (le premier tome de son autobiographie) aussi agréable.
Quant à son style, il est toujours aussi fluide et il vous emporte vers un bon moment de bonheur… Trop court, comme beaucoup de moments de bonheur…

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C'est mon premier !

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 29 août 2015

Je débute avec Gabriel Garcia Marquez. Le titre accrocheur et les critiques positives émises ici-même m'ont incité à commencer avec celui-ci. 129 pages ! ça ne devrait pas trop assommer le lecteur.
Question bilan de ma lecture : Une sacrée plume... question contenu c'est vraiment très confus.

Délicieusement interlope

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 72 ans) - 24 avril 2014

Le narrateur est un journaliste régional qui vivote quelque part en Amérique du Sud. Afin de fêter dignement ses quatre-vingt-dix (= nonante) printemps, et grâce à l’entremise d’une patronne de maison close, il s’est mis en tête de « s’offrir « … une jeune fille.

On ne manquera pas, ici, de faire le lien avec un autre roman d’un autre prix Nobel – car Garcia Marquez, tout comme le japonais Kawabata a reçu l’illustrissime récompense – : le très sulfureux « Les Belles Endormies «. Toutefois, la comparaison s’arrêtera là, car les récits sont complètement différents.

Un récit interlope dans un décor qui l’est tout autant. Cependant, pas de vulgarité, pas de trivialité, mais bien un récit aérien, bourré d’humour, de belles sentences sur la vieillesse – dont vous pourrez trouver quelques exemples ci-dessous – ainsi que de très honnêtes suggestions musicales.

Extraits :

- Inutile de le dire, car on le voit à des kilomètres : je suis laid, timide et anachronique.

- Un jour, j’ai pris deux petits déjeuners parce que j’avais oublié le premier, puis j’ai appris à discerner l’inquiétude de mes amis qui n’osaient pas me dire que je leur racontais la même histoire que la semaine précédente. J’avais alors en tête une liste de visages connus et une autre avec les noms de chacun, mais au moment de saluer, je ne parvenais pas à faire coïncider les visages et les noms.

- Je me suis habitué à me réveiller chaque matin avec une douleur différente qui changeait de place et de forme à mesure que les années passaient. Parfois, je croyais sentir la patte griffue de la mort, mais le lendemain, elle avait disparu.

- Et qu’est-ce que je dois faire ? A toi de voir, a-t-elle répondu avec un flegme hors de propos, tu n’es pas vieux pour rien.

- Nous sommes vieux, a –t-elle soupiré. L’ennui c’est qu’au-dedans on ne le sent pas, mais qu’au-dehors tout le monde le voit.

Sacré chafouin!

7 étoiles

Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 40 ans) - 8 mars 2011

Avant de m'attaquer à "cent ans de solitude" j'ai voulu avoir une première approche de G.G Marquez et c'est donc ainsi que je me suis attardé sur ce livre.
Ce fut une bonne surprise, j'ai particulièrement apprécié l'humour, le ton et l'esprit coquin de ce roman, même si l'histoire peut tout de même sembler un peu glauque.
Facile et agréable à lire, "mémoire de mes putains tristes" est une bonne surprise, petit bémol: ça se lit vraiment trop vite ;)

rythme cardiaque volant

7 étoiles

Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 68 ans) - 8 novembre 2008

Un homme de quatre-vingt-dix ans désire "s'offrir " pour son anniversaire, une jeune prostituée vierge. Le propos aurait tendance à ouvrir dans notre esprit, la case " paternalisme lubrique ". Pourtant, l'auteur nous entraine dans cette aventure humaine avec le charme des belles lettres, la poésie des sentiments évoqués, et la douce sensation partagée par deux coeurs égarés.

Une affaire de temps
coule en nous
sans prononcer le mot présent.
L'être s'en immobilise l'esprit
jusqu'à l'expulsion
d'un souffle trop tard !

Suite à cet ouvrage, je relis Lolita de Nabokov, avec un certain détachement (ma première lecture fut outrageusement révoltée).

Divertissant

7 étoiles

Critique de Leroymarko (Toronto, Inscrit le 19 septembre 2008, 50 ans) - 25 septembre 2008

Un peu loufoque par moment, triste aussi, ce mémoire m’a plu. D’abord, le personnage du narrateur sait nous interpeller. Ce bonhomme de 90 ans, au crépuscule de sa vie, est pourtant si jeune. Les lieux aussi: j’ai aimé les descriptions de La Paz, de la chaleur colombienne. Chaleur aussi des corps. Un bémol toutefois: des passages auraient probablement pu être plus poussés, plus développés.
S’agit-il d’une grande œuvre? Sûrement pas. Mais ce roman se dévore quand même bien. Y a-t-il un aspect autobiographique au livre? Je me pose la question.

Pas si enthousiaste

1 étoiles

Critique de Aline&& (, Inscrite le 8 juin 2007, 35 ans) - 20 août 2007

Pour ma part, je ne suis pas aussi enthousiaste que les autres critiques.
J'ai été un peu déçue par ce dernier livre, surement déjà parce que contrairement aux autres il est très très court...je n'ai pas eu le temps d'être transportée par ce livre, je n'ai pas tellement retrouvé toute la magie, les coutumes, l'humour de ses autres livres..
J'espère qu'il ne découragera pas ceux qui avec ce livre lisaient leur premier Gabriel Garcia Marquez de lire les autres (cent ans de solitude, l'amour aux temps du choléra, chronique d'une mort annoncée, de l'amour et autres démons... tous excellents!).

Trop court...

6 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 37 ans) - 28 février 2007

Mais qui suis-je pour critiquer un récipiendaire de Prix Nobel? J'avoue cependant avoir refermé le livre avec la vague impression d'avoir sauté des chapitres ou oublié de lire la fin... Je crois que certains épisodes auraient gagné à être un peu plus développés, car comme Septularisen, j'aurais aimé connaître le pourquoi, le comment et la suite de certaines histoires qui sont citées une fois puis complètement oubliées. Aussi, et peut-être justement à cause de ce détail, c'est la façon dont l'histoire elle-même est développée qui ne m'a pas plus accrochée. C'est un peu comme s'il ne se passait pas grand chose entre le début et la fin... Par contre, l'écriture et la manière dont sont tournés les phrases et les dialogues sont un plaisir, et voilà longtemps que je ne m'arrêtais pas autant à ça en lisant un livre. Je ne me laisse donc pas décourager, et j'ai encore "Cent ans de solitude" qui m'attend dans ma bibliotèque!!

la vieillesse, entre le sexe et la mort.

8 étoiles

Critique de Lig (Gouesnac'h, Inscrite le 23 juin 2006, 40 ans) - 13 février 2007

Une très belle réflexion sur la vieillesse, en passant par l'amour et le sexe. De très beaux passages, touchants.
Je n'irai vraiment pas jusqu'à dire que c'était "drôle" en revanche !Mais plutôt attendrissant et triste !



Ne lisez pas cette critique !

4 étoiles

Critique de Ulrich (avignon, Inscrit le 29 septembre 2004, 49 ans) - 4 octobre 2005

Vous saurez tout. Un livre se lit toujours dans un environnement. Le mien n’était pas favorable. Sorti d’un livre époustouflant, j’ai toujours du mal à accrocher totalement au livre suivant. Et puis, j’avoue, je ne voulais pas le lire. Cent de ans solitude est un tel socle dans mon chemin littéraire, je savais que je ne pourrais m’empêcher de comparer - de lire tout nouvel écrit de Gabriel Garcia Marquez en comparant. Non vraiment ce livre ne m’a pas accroché. L’histoire improbable d’un vieux de 90 ans découvrant enfin le sentiment amoureux avec une jeune prostituée de 14 ans. L’Amour comme éternel moteur de la vie. L’originalité du livre n’est donc pas dans le thème mais dans ces personnages improbables. Mais cela ne m’a pas suffi. Pas du tout. Et puis l’écriture m’a paru si classique, si terriblement classique. Je sais, ça n’a pas de sens mais je cherchais ce baroque de cent ans de solitude, ces phrases qui volaient. Mais ne vous fiez pas à ma critique, je ne suis sans doute pas juste.

TRES DECEVANT

3 étoiles

Critique de Septularisen (Luxembourg, Inscrit le 7 août 2004, 56 ans) - 23 août 2005

Désolé, mais contrairement aux critiques précédentes, j'ai trouvé ce livre très décevant...

MARQUEZ, est loin, très loin de ses meilleurs récits, ici on s'ennuie ferme, le livre traine en longueur, et certains épisodes ne semblent être là que pour faire le nombre minimum de pages requises... voir l'épisode des bijoux de la mère du héros, où finalement on n'apprend pas la fin de l'histoire, ni le pourquoi d'ailleurs...

Le livre manque de souffle, de rebondissements, d'histoire même, un peu comme si MARQUEZ n'avait plus grand chose à nous raconter, ou ne sait plus nous le raconter sans nous faire rêver...

On se demande où est passé le grand souffle créatif de l'auteur de "Cent ans de solitude" ou de "L'amour au temps du choléra"... Un peu comme si l'esprit créatif de l'auteur s'était envolé (over the hill?) et qu'il se contentait de nous resservir ses vieilles recettes réchauffées (pour vendre?)...

Et contrairement aux autres critiques, et aux autres livres du même auteur, je n'ai dans ce livre-ci rien trouvé de divertissant, ni même qui prête à rire...

Déçu, enfin, je l'ai été déjà par l'histoire elle même, largement "inspirée" pour ne pas dire (mal) "pompée" sur celle des "Belles Endormies" de Yasunari KAWABATA (d'ailleurs cité par l'auteur en début du roman).

Si MARQUEZ, ne sait plus quoi inventer pour raconter des histoires ou vendre, - qu'il en est à copier les histoires des autres-, il n'a qu'à terminer ses mémoires et ensuite vivre de ses rentes et de sa gloire... car là il est en train de se discréditer aux yeux de ses lecteurs...

Aussi truculent qu'à ses meilleurs moments

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 27 juillet 2005

Le démon du sexe ne quitte jamais ses locataires et leur fait prendre avec l'âge des postures parfois inattendues : c'est ce qu'a voulu nous montrer le maître colombien.
Cet ouvrage est très réussi, truculent à souhait. Je l'ai avalé en deux heures, mais aussi n'est-il pas très long : A DEVORER !
L'auteur aime donc bien parler de sexe, mais également de l'âge (L'Automne du Patriarche, Cent ans de solitude avec les générations successives).

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