Jennifer Gouvernement
de Max Barry

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 10 mai 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Satire virulente
Beigbeder avait décortiqué l’univers décadent de la publicité de l’intérieur dans 99F. Ici Max Barry le fait de l’extérieur. Dans un futur proche, presque tous les pays de la planète sont affiliés aux États-Unis, le gouvernement n’a plus de pouvoir et la libre entreprise domine tout. Les méga-corporations sont des monstres regroupés en cartels gigantesques sous les bannières de deux programmes de fidélité.

Lorsque Nike décide d’assassiner quelques-uns uns de ses clients pour mousser les ventes de son nouveau modèle de soulier, elle provoque une turbulence dans cet univers du profit où la concurrence est à son plus féroce. Oui, c’est gros, parfois ridicule, définitivement caustique.

Une chose est sûre, vous n’avez jamais lu un roman dans ce style. Les personnages ont les noms d’entreprise qui les emploient : John Nike, Buy Mitsui, Hayley McDonald’s et Jennifer Gouvernement, une agent qui tente de faire le ménage dans ce brouhaha avec le peu de moyens qu’elle possède en confrontant les magnats d’entreprises, le lobby super-puissant des armes et la police corrompue.

Steven Soderbergh a acquis les droits cinématographiques de cette histoire car Max Barry est un jeune auteur australien qui fait des vagues. Mais, malgré son ingéniosité pour inventer un emballage fabuleux, le fond de la chose est assez insipide. Une histoire d’espionnage et de complot qui serait totalement ratée si ce n’était de cette fougue pour pourfendre le marketing sauvage et la voracité des grandes entreprises avec un humour jaune.

Le propos n’est pas nuancé et la qualité littéraire déplorable, mais tout de même il s’agit d’une aventure des plus amusantes !

(lu en version originale)