Frida Kahlo
de Helga Prignitz-Poda

critiqué par Sahkti, le 9 mai 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
La peinture de Frida Kahlo
Est-ce parce qu’elle a tant souffert suite à un accident de bus et à ces journées passées, impotente, dans un lit dont le baldaquin est un miroir lui renvoyant l’image de son tourment, que Frida Kahlo affectionne autant l’autoportrait ? On peut supposer que sa solitude, son exclusion, ses handicaps physiques ont forgé un caractère très particulier à Frida Kahlo, lui permettant de développer un mental fort à défaut d’un physique ("La tristesse se révèle dans tous mes tableaux, car ainsi est ma vie, inutile de se lamenter").
L’œuvre de Frida Kahlo (1907-1954), peu volumineuse comparé à d’autres peintres, n’en regorge pas moins de richesses, analysées par Helga Prignitz-Poba, historienne de l’art. Sa vie est également abordée dans ce très beau livre : ses amours avec Alejandro Gomez Artus, avec Trotski et Diego Rivera, le mari, auteur connu d’immenses fresques, dont elle divorcera avant de convoler à nouveau avec lui.
La peinture de Frida Kahlo m’a toujours intriguée, je la trouve étrange, emplie de mystère, presque insondable, reflétant l’âme de l’artiste dans toute sa profondeur. Des heures passées à contempler des détails, à presque apercevoir un mouvement furtif dans la verdure luxuriante de ses arbres, à ressentir les coups au cœur et au corps si bien représentés par l’artiste.
Si la biographie de Rauda Jamis (Actes Sud) me semble incontournable pour cerner l’artiste et sa place dans la vie intellectuelle mexicaine, ce livre de Helga Prignitz-Poda complète parfaitement l’étude de cet art inclassable, qui a survécu à tous les bouleversements du Mexique, qu’ils soient politiques ou culturels.