Tentatives de lucidité
de Albert Jacquard

critiqué par MOPP, le 4 mai 2005
( - 87 ans)


La note:  étoiles
La connaissance, une oeuvre à jamais inachevée.
Albert Jacquard propose des exposés présentés sur France Culture entre 2001 et 2002. L'auteur aborde divers sujets qui intéressent directement l'avenir de l'humanité.

Années, siècles, millénaires, qu'importe ! les événements cosmiques se déroulent, imperturbables, mais l'avenir de l'humanité est entre nos mains. Dit-on que la jeunesse actuelle est pourrie ? c'est ce qu'on nous répète depuis toujours. Certes il faut adapter l'éducation aux circonstances, mais nous devons faire confiance aux jeunes qui prendront - de toute façon - le relais. C'est ainsi que A. J. est amené à aborder des questions comme la capacité à étudier (dès la naissance tous les cerveaux sont différents, mais l'erreur serait de plaquer une hiérarchie sur cette différence. Evitons de classer, car toute réponse nous orienterait vers le non-sens.), l'inné, l'acquis, la structure cérébrale et la langue maternelle (structures différentes : occidentaux et Japonais). Yvan Illich a préconisé en 1971 une société sans école, il dénonçait cette école qui engendre l'inégalité. A.J. souhaiterait une société où tout serait école.

dans d'autres exposés, il va définir la science et la comparer à la technique, science qui est priopre à l'homme, interrogation constante. Il nous montre comme on arrive obligatoirement à l'invention des concepts, à l'exigence des chaînes causales orientées dans le temps, comment on procède par des essais et des erreurs, comment on refuse les apparences, comment la science laisse derrière elle les cadavres des concepts erronés (ex : le phlogistique).

Mais qu'est-ce que la vie ? quelle est la frontière entre l'objet et l'être vivant ? Que dire des virus ? ADN, la danse des atomes, nous sommes des molécules contenues dans le Cosmos.

A.J. aborde aussi le temps, la relativité, l'expansion de l'univers, la courbure de l'espace, le big-bang. Et avant le big-bang : rien. Ce qui le conduit à l'impossibilité d'assimiler le big-bang à une création. Quelles en sont les conséquences théologiques ?

Déterminisme, liberté, contraintes de la nature, entropie, autant d'autres sujets abordés. N'allons-nous pas vers un suicide collectif ?

Je ne citerai pas tous les problèmes abordés, je vous invite à les découvrir dans ce livre utile.