La Mer traversée
de Hubert Nyssen

critiqué par Sahkti, le 28 avril 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Correspondance étouffante
Le narrateur entretient une correspondance difficile avec son père, un homme devenu vieux qui, au lieu de gagner en sagesse ou en repos, passe son temps à ressasser les souvenirs et à donner des leçons. Tout cela devient vite étouffant. D'autant plus que parallèlement, Adrienne, la mère, passe elle-aussi son temps à se replonger dans ses souvenirs et sa vie tourmentée. Une femme d'apparence froide qu'on a du mal à prendre dans ses bras. En toile de fond, un naufrage, celui du Titanic. et un continent, l'Afrique, territoire qui a accueilli et dans lequel travaille notre personnage principal. Terre qu'il découvre sans pour autant s'embraser, il se sent prisonnier de tout, de sa vie, des autres, du temps.
Echanges, réflexions, pensées, regrets, colères, chagrins, tout cela s'étale au fil des pages pour recomposer des vies, un parcours, des êtres meurtris. C'est dense et par moment un peu confus, il faut s'y retrouver dans tous les personnages qui ont traversé les existences des protagonistes.

Personnellement, je n'ai pas aimé ce livre. Je l'ai trouvé pesant, parfois ennuyeux. Trop de choses, trop de détails qui n'aboutissent à rien, trop d'apitoiement sur lui-même de la part du narrateur qui se sert des autres pour ne jamais se trouver. J'ai connu Nyssen plus lyrique ou plus émotionnel. ici, c'est trop académique pour moi.