Mes évangiles
de Éric-Emmanuel Schmitt

critiqué par CCRIDER, le 25 avril 2005
(OTHIS - 76 ans)


La note:  étoiles
Foi d'intellectuel, foi de charbonnier?
Dans cette pièce de théâtre en deux actes : "La nuit des Oliviers" et "l'Evangile selon Pilate", E.M.Schmitt, nous présente sa version des Evangiles et comme il aime le dire, il préfère que les choses soient les moins claires possibles, les moins magiques aussi. Dans le premier acte , il nous fait partager les doutes qu'il attribue au Christ qui n'est pas certain d'être le Messie et dans le second, ce sont ceux de Pilate qu'il place dans la peau du premier chrétien c'est à dire celui qui doit croire sans avoir vu. Et c'est bien difficile pour un rationaliste comme lui. N'a-t-on pas crucifié un sosie à sa place ? Est-il vraiment mort sur la croix quand on sait que certains supplicié ont pu résister beaucoup plus longtemps que lui? N'est-ce pas une machination ? N'y a-t-il pas un sosie qui se promène en Palestine en faisant croire qu'il est ressuscité?
Le style est alerte, agréable... Cela se lit avec plaisir et bien entendu ne résoud rien . Ce n'est d'ailleurs pas le but de Schmitt pour qui douter c'est déjà croire.
Il est amusant de remarquer que de tous les grands textes religieux, c'est l'Evangile qui suscite le plus de commentaires, d'exégèses, de romans, de pièces de théâtre et autres textes divers. On a beaucoup écrit sur le Christ et on écrira sans doute beaucoup encore. Sans doute parce que son message, aussi unique que révolutionnaire, a une résonance profonde dans le coeur de tout être humain .