Fins de journées
de Jacques Chauviré

critiqué par Eireann 32, le 24 avril 2005
(Lorient - 76 ans)


La note:  étoiles
Fin de vies
Deux récits courts mais incisifs, se référant au monde hospitalier. La misère de la vieillesse et de la dépression sont les thèmes de ce livre. Les personnages sont le fruit, je pense, d’une très longue observation professionnelle.
La première nouvelle concerne deux personnes âgées, la femme ne pouvant plus vivre chez elle est transférée dans une maison spécialisée. Mr Bollène le mari vient la voir tous les jours en bus malgré la chaleur mais sa solitude lui pèse, son quotidien est bouleversé. Il regarde avec peur ces gens, qui un jour sont là, puis qui disparaissent, la mort peut-être. Il observe le manque de moyen du lieu, l’aide soignante lui explique que sa femme ne marchera sûrement plus, faute d’un kiné pour l’aider, elle lui parle également de la fatigue du personnel. Mr Bollène seul près du lit de sa femme, se souvient de leur jeunesse et de leurs beaux jours. Mais son désespoir est plus fort que sa raison, il ne se contrôle plus.
La seconde concerne Laurier un homme jeune encore dont la raison vacille, est-il encore lui ou est-il son double? Il ne se reconnaît plus, sa femme non plus. Les jours passent, les pensionnaires forment son nouveau cadre de vie. La violence est là malgré les drogues, une altercation tourne mal, mais il aimerait voir sa famille et ses filles dont l’aînée va faire sa communion, il espère bien avoir une permission pour ce grand jour. Hélas, une série de mensonges par omission, de contretemps et de quiproquos le feront sombrer définitivement.
Dans sa postface(très intéressante) l’auteur nous avoue que «ces deux nouvelle ne sont pas marquées par l’optimisme » c’est le moins que l’on puisse dire. Dommage qu’il ait fallu sa mort, pour que je découvre cet écrivain.