La faute de l'abbé Mouret
de Émile Zola, Colette Becker (Préface)

critiqué par FranBlan, le 21 avril 2005
(Montréal, Québec - 81 ans)


La note:  étoiles
Le paradis au Paradou...
En 1875 il était encore possible de sublimer une magnifique histoire d'amour entre un jeune abbé tenté par l'ascétisme et le mysticisme et une belle sauvageonne qui n'obéit qu'à la Nature.
En 2005, malgré des efforts sublimes, il m'a souvent été difficile d'entretenir un intérêt sans faille pour ces personnages. Zola, avec son lyrisme et son acuité, décrit avec un égal talent les blessures d'un coeur amoureux, les embrasements de la foi religieuse et la férocité des hommes, quand le carcan d'une morale trop rigide devient fatalité...
Mais ce qui m'a permis de compléter la lecture de ce cinquième tome des Rougon-Maquart demeure l'inépuisable génie descriptif de l'auteur. Le Paradou, joli clin d'oeil au paradis, est un immense jardin qui inspire à Zola des pages amples et émouvantes, symphoniques...!
L'abbé et le péché ! 8 étoiles

L'abbé Mouret est un être timoré, noyé dans la béatitude divine. Il exerce son sacerdoce mollement dans un bourg assez tiède vis à vis de la religion. Mouret s'en contente et s'adonne à ses longues méditations avec La vierge Marie qu'il vénère d'abord pour s'en désintéresser ensuite au profit du dieu crucifié.
Ses moment intenses face à la croix dans le froid de l'église provoqueront une maladie que le Docteur Pascal voudra guérir en emmenant le prêtre au Paradou aux bons soins d'Albine.
Durant sa convalescence Serge et Albine tomberont dans un état amoureux. L'abbé vit pour la première fois en contact avec le péché et avec la femme en tant que telle.
Le doute s’installe ! Serge Mouret est tiraillé entre son devoir et son désir. Incapable de se décider, il ne peut qu'attendre que le choix devienne évidence.
On peut se demander ce qui influencé l'Abbé. Certains pensent au frère Archangias qui représente la croyance brute. Quand à moi j'ai un autre sentiment. Je pense que sa sœur Désirée, dite la simplette, dont il avait la charge a été le critère prédominant.

Zola aborde ici un sujet qui fit scandale. De très longues descriptions, parfois lassantes, noient un peu la trame. Le personnage du prêtre est à la fois pathétique et énervant. Bref, l'auteur ne voulait pas laisser l’Église en reste.
Que penser de ce texte ? Sans doute pas le meilleur mais un bon sujet, bien traité.

LES PERSONNAGES

SERGE MOURET
Deuxième enfant de François Mouret et de Marthe Rougon. Frère d’Octave et de Désirée. Né en 1841 à Plassans.
(La Fortune des Rougon)
Il fait ses études au collège de Plassans et, à dix-sept ans, il est bachelier. C’est le savant de la famille, un esprit très tendre et très grave, un tempérament nerveux qui, sous l’influence de l’abbé Faujas, s’exaltera vite dans le sens de la mysticité.
Être efface, il demandera la petite paroisse de "les Artaud" où il espère trouver le calme pour sa grande passion : le recueillement.

DESIREE MOURET
Sœur de Serge, un peu simplette. Elle habite avec lui entourée des animaux de la basse cour qui sont son univers

LA TEUSE
Vieille servante du curé des Artaud, amenée de Normandie par l’abbé Caffin et léguée par lui à son successeur.

LE DOCTEUR PASCAL
Second fils de Pierre Rougon et de Félicité Puech. Frère d’Eugène, Aristide, Sidonie et Marthe. Né à Plassans en 1813, il ne parait pas appartenir à la famille. Grand, le visage doux et sévère, il a une droiture d’esprit, un amour de l’étude, un besoin de modestie, une sobriété, un beau mépris de la fortune qui l’isolent complètement, au milieu des appétits désordonnés qui l’entourent

JEANBERNAT
Intendant du PARADOU, il a recueillit sa nièce Albine Athée et "bouffeur de curé" il vit paisiblement.

ALBINE.
À seize ans, c’est une étrange fille blonde, au visage un peu long, aux yeux bleus, aux bras minces, nus et dorés, avec des fleurs sauvages tressées dans ses cheveux ; elle s’habille d’une jupe orange, avec un grand fichu rouge attaché derrière la taille, ce qui lui donne un air de bohémienne endimanchée. Elle est l’âme tendre du merveilleux jardin où Serge Mouret, évadé un instant de la névrose héréditaire, va commencer son existence et briser ses chaînes.
Le PARADOU, reproduction imagée de l'Eden jouera parfaitement son rôle

ARCHANGIAS
Le frère Archangias, quarante-cinq ans, frère des écoles chrétiennes. Un paysan rustre, sale, ignorant, d’un entêtement de brute, d’un fatalisme catholique absolu. Il apprend à lire aux enfants. Il représente le Dieu de colère, le Dieu jaloux et terrible. Il est le catéchisme, et c’est surtout sous son œil fixe que Serge plie les épaules.

Monocle - tournai - 64 ans - 6 août 2021


Roman catholico-païen. 9 étoiles

Roman en trois parties.

La première est magnifique, L'abbé Mouret est l'exemple du prêtre que chaque paroissien souhaiterait avoir. Fidèle à ses engagements, d'une dévotion sans faille à la Vierge, ce qui nous vaut d'ailleurs de sublimes pages.
Proche de ses ouailles, habité par son sacerdoce.
Les Artaud offrent un cadre privilégié à ce roman.
Des âmes damnées par la consanguinité, la concupiscence de ces êtres frustres, telluriques sans être forcément terre-à-terre, constituent le lieu de sacerdoce, qui est peut-être le purgatoire pour l'Abbé.
La seconde partie m'a rebuté, trop de détails, trop de répétitions. Elle n'est pas sans intérêt puisqu'elle se situe au Paradou, jardin d'Eden où a lieu la Chute de l'Abbé.
Lieu habité par Albine, dryade des lieux, femme des bois, prêtresse de la nature qui entend bien vivre ses passions et son amour.
Que l'on se méprenne pas, même dans ses répétitions et ses trop longues descriptions, Zola reste exceptionnel et c'est pour cela que je l'apprécie aussi.
La troisième partie touche au sublime.
La repentance douloureuse du prêtre, ses épreuves qui constituent son chemin de croix pour revenir dans le saint des saints prennent aux tripes.
un roman qui donne envie de lire toute la saga des Rougon-Macquart

Hexagone - - 53 ans - 6 mars 2016


Charge anticléricale 6 étoiles

Albine, une jeune sauvageonne s'éprend de Serge qu'elle soigne suite à une forte fièvre. Tous deux sont retirés dans un jardin d'Eden, le Paradou, et l'homme à son tour succombe aux charmes de la jeune fille. Le problème, car il y en a forcément un, c'est que Serge n'est autre que le curé du village. Sacrilège direz-vous! D'autant que cet abbé là oscille entre foi profonde et liberté d'aimer. Une histoire scandaleuse, en somme, qui a dû choquer le lectorat à la sortie du roman. Avec du recul, je dirais que cette cinquième production des Rougon-Macquart dénote des précédentes, Zola s'attachant plus à l'anticléricalisme qu'à la peinture sociale dont il nous avait gratifié. Certes, les personnages sont tous bien campés, pétris de la terre qu'ils piétinent. Mais les considérations personnelles de l'abbé Mouret prennent une place trop importante, ses états d'âme finissent par étouffer.
En trois parties, le livre étale des longueurs descriptives qui n'en finissent pas. La botanique et l'ornithologie sont omniprésents, notamment dans la deuxième partie. Ca en devient lassant car l'intrigue s'asphyxie dans une débauche de senteurs florales. Il faut attendre pour l'évènement qui, lorsqu'il se produit, ne surprend pas tant il était prévisible.
En fait, je pense que Zola a tout simplement voulu opposer deux mondes, celui de l'innocence et de la contemplation, à celui du mystère et du renoncement. Dieu devient totalement noir; il abandonne Mouret et Albine et ne mérite aucune considération. Caricaturé par le frère Archangias, il pourrait être démoniaque. Une charge donc, manichéenne, où la blancheur d'Albine ne suffit pas à répondre à l'ombre qui plane sur son amant.
Très bien écrit. Zola quand même! Mais comme un règlement de compte à l'endroit des calotins. Mouret après Faugias du précédent tome, on l'a compris, pour Zola, la religion est une perdition.

Hamilcar - PARIS - 68 ans - 2 septembre 2015


Le regard brouillé... 9 étoiles

J'avais un peu d'appréhension à lire ce livre, d'ailleurs les premières pages m'ont un peu laissée dubitative...

Et puis... Ce livre monte en puissance, en émotion, si bien que je l'ai terminé avec le regard brouillé tant il m'a émue. Et ces descriptions que nous offre Emile Zola, toutes les senteurs et couleurs du jardin, jusqu'à nous enivrer ! Les scènes dans l'église sont superbement représentées, tout comme les rites, le culte à la Vierge Marie, la dévotion de Serge.

Quel dilemme a dû connaître l'Abbé, partagé entre son amour de Dieu et son amour pour Albine !

Un livre de la série des Rougon-Macquart que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir.

Nathafi - SAINT-SOUPLET - 57 ans - 27 septembre 2013


La faute de l'abbé Mouret 10 étoiles

J'ai été vraiment surpris par ce livre de Zola. L'auteur nous montre un côté très sombre de l'Église Catholique. C'est la misogynie des membres du clergé qui ne respectent pas les femmes et qui les voient seulement des objets de tentation. C'est aussi une attaque contre le voeu de chasteté qui n'est pas naturel. J'imagine assez facilement le scandale qu'a dû causer ce livre à l'époque où il est sorti.

J'ai aussi aimé la partie dans le Paradou qui ressemble au jardin d'Éden. Mouret retombe en enfance et découvre le bonheur de la compagnie d'une femme. Malheureusement pour lui, un de ses collègues du clergé le ramène vite à la réalité.

La faute de l'Abbé Mouret est un de mes meilleurs livres de la série des Rougon-Macquart. Dès que je l'ai commencé, je n'ai pu l'arrêter.

Exarkun1979 - Montréal - 44 ans - 8 décembre 2012


Magnifique 10 étoiles

Terrible est la faute de l'abbé Mouret que d'aimer une femme. Terrible histoire d'amour, terrible destin pour ces deux amoureux. Quand j'ai lu ce livre, je me souviens de m'être dit : "c'est trop injuste". Magnifiquement écrit, évidemment c'est du ZOLA !

Kikounette - Nîmes - 52 ans - 31 octobre 2011


Le mythe d'Adam et Eve revisité 8 étoiles

Dans ce roman, Zola revisite le mythe d'Adam et Eve. Une histoire d'amour entre un prêtre et une jeune fille naïve, le tout dans un jardin retourné à l'état sauvage, le Paradou.
J'ai beaucoup apprécié la première partie du roman, avant que l'abbé ne rencontre Albine. J'ai adoré les descriptions au goût de Provence. Cela m'a beaucoup fait penser aux romans de Pagnol, mais en beaucoup plus sombre. Jamais, chez Zola, la Provence n'est décrite comme étant un beau lieu, mais plutôt comme une zone difficile et aride, voire arriérée.
J'ai moins aimé la longue (un peu trop même) partie de la convalescence de Serge et les descriptions de leurs promenades dans le Paradou. Les descriptions y sont toujours bien faites, mais ça en devient lourd, surtout quand on n'est pas trop fan de botanique.
La fin, assez prévisible rattrape cette seconde partie.
En tous cas, globalement, c'est un tome que j'ai beaucoup apprécié, et qui mériterait d'être plus connu.

PA57 - - 41 ans - 21 août 2011


Mon livre favori 10 étoiles

Ah j'ai lu deux fois ce livre et régulièrement je me dis que je dois le relire , d'un autre côté il y a tant de livres que je veux lire ... J'ai lu pas mal de Zola , il est un de mes auteurs français favoris
J'ai toujours été étonnée de combien cru il peut être ! J'aime son côté grande gueule et sa force de caractère .
Le charme lyrique de ce livre marche pour moi , il y a de l'innocence (Albine) de l'innocence sanglante avec la soeur de Serge , la bêtise (Vincent) la bonté (le docteur Pascal) la foi puis le doute et le renniment de la femme qu'il aime , Serge . A la fin du livre j'ai toujours envie de le baffer . Son amour de la Vierge Marie en vient à être sexuel
Je ne suis pas trop fan par contre du botanique du livre mais oh la la la je trouve l'écriture de M.Zola sublime , tout coule de source .
J'adore ce livre , méconnu et pas forcément facile d'accès mais ce ne qu'est que du bonheur pour moi !

Marlène - Tours - 46 ans - 17 mai 2011


Albine ou le parfum des fleurs 8 étoiles

J'ai vraiment aimé ce livre. Même s'il me laisse un petit goût des oiseaux se cachent pour mourir...
La fin, il est vrai, est vraiment superbe ( je ne pense pas avoir retrouvé un fin égale à celle-là dans d'autres livres, pas même dans ceux de Flaubert!).
La frontière entre la religion et l'amour charnel est bien exprimée et la trame sur fond de péché originel est bien ficelée. Néanmoins, il y a parfois un peu trop de "botanique" à mon goût.
Cependant, on respire le parfum du Paradou à chaque page, c'est également une sensation rarement ressentie dans une oeuvre ( seul "le parfum" donne ce genre de sensation).

Mais cette oeuvre est très belle et malheureusement trop peu lue!

Smokey - Zone 51, Lille - 38 ans - 5 septembre 2008


Mitigé 5 étoiles

C'est un livre qui commence très bien, qui a le mérite d'avoir une fin bien écrite (très bien écrite, même) et qui comporte des scènes vraiment zolaïennes. Entre les deux (la partie II du roman), je trouve que le style ne convient plus aux ambitions des thèmes qu'aborde Zola, qui en devient presque maladroit : à force de descriptions répétitives de la légèreté et des parfums méditerranéens, le roman monte à la tête et fait ressentir de cruelles longueurs !

C'est pourtant un roman construit de façon réellement exemplaire, bourré de correspondances, subtil, mais qui finit par s'étouffer lui-même... Une réussite, deux cents pages et trente prairies radieuses en moins. Les rebondissements dramatiques sont un peu masqués par les évocations parfois brillantes et géniales (la scène où Serge célèbre la messe pendant que la Teuse balaie l'église, l'aridité du monde paysan), parfois lourdes... Les scènes cruciales (la Faute), les petits drames intérieurs, on les attend dès la page 122... Bref, pas mal de déception pour un roman qui n'est pas loin d'être un chef-d'œuvre.

J'ai eu un peu la même impression en lisant Le Rêve : est-ce le registre auquel s'attelle Zola (la Religion chrétienne, les enchantements et les drames spirituels qu'engendre la foi), registre qui ne lui est pas familier, que l'on doit l'allure un peu gauche à mon avis des deux romans ?

Joachim - - 44 ans - 24 mars 2006


Tellement beau... 9 étoiles

Ce livre de Zola est l'un de mes préférés. Pourquoi? parce qu'il a su allier la noirceur des uns (Germinal, L'Assommoir), tout en évitant la mièvrerie des autres (Au bonheur des dames: merveilleusement commencé, mais une fin tellement insipide et bon marché qu'elle gâche tout l'intérêt du livre). Cette rencontre entre Serge et la jeune Albine est tellement fraîche, belle, et surtout pure, qu'elle enchante le lecteur déjà enivré par les saveurs de ce jardin mystérieux, un peu sauvage, qui les entoure: le Paradou.

Giny - Casablanca - 36 ans - 8 août 2005


Le paradis perdu... 7 étoiles

Serge est le fils de Marthe et François, les protagonistes du roman précédent. Il a été nommé curé dans un petit bourg, en Provence, et vit dans la cure, avec sa jeune soeur retardée, Désirée, et La Thouse, sa femme de ménage au franc-parler.
Sa vie se déroule simplement, il se consacre à ses ouailles, sans plus gros tracas que de marier les jeunes paysans qui ont fauté. Son oncle, le docteur Pascal, qui exerce dans la région, l'emmène un beau jour pour une visite à faire à un de ses malades, l'anticlérical et farouche gardien d'un domaine laissé à l'abandon, aux jardins enchanteurs, "Le Paradou".
Il y rencontre sa fille, Albine, jeune sauvageonne élevée dans ce paradis. Pris par la fièvre à son retour à la cure, Serge est envoyé se rétablir au Paradou, et une longue convalescence fera de lui un autre homme.

Zola s'attarde moins ici sur les travers humains et les dérives de la société, pour étudier la tentation d'un prêtre dévot qui doit faire face à la découverte de l'amour, dans une véritable allégorie de la Genèse. Le Paradou-Paradis nous est décrit avec un foisonnement de détails botaniques, aux mille couleurs, aux mille senteurs. Serge, tel Adam, en sera chassé pour avoir cédé à la tentation.

Le livre se compose de trois parties:
Dans la première, on découvre le personnage de Serge, son amour pour la Vierge, Zola s'épanche sur sa foi l'entraînant dans de véritables crises mystiques et le laissant dans un grand état de faiblesse.
Dans la deuxième partie, c'est le réveil de Serge au Paradou, une véritable renaissance, où il passe par l'état de l'enfant qui doit tout réapprendre, puis comme camarade d'Albine, aux petits soins pour lui. Ce joyeux compagnonnage sera vite remplacée par une gêne diffuse, provoquées par des désirs inavouables. Quand ils cèdent à l'acte charnel, leur relation est au point culminant, avant qu'ils ne soient interrompus, réprimandés par l'abbé Archangias, qui chasse Serge de son paradis, et le renvoie à ses fonctions.
Dans la dernière partie, Serge s'est éloigné de Marie, qui lui rappelle qu'il a failli. Confusément, il la rend coupable d'être femme, aussi, et se tourne dévotement, jusqu'à l'extrême, vers Jésus. Il essaie difficilement d'oublier sa faute, et évite Albine, qui se laissera mourir.

Les descriptions de Zola sont toujours aussi riches, tant dans les tourments qui habitent ses héros, que dans ses descriptions de plantes et fleurs, qui donnent l'impression de lire une encyclopédie en trois dimensions. Les considérations religieuses m'ont semblé parfois un peu longues, les descriptions des cérémonies sont détaillées jusqu'à l'extrême (je suis un peu hermétique à la religion), mais c'est un roman fort instructif, traité avec talent. Je n'ai donc pas eu le coup de foudre, mais je suis contente de l'avoir lu.

Pour cette histoire, Zola se serait inspiré du tableau de son ami Cézanne, "L'enlèvement", en 1867.

Nirvana - Bruxelles - 51 ans - 8 juin 2005