Adieu, mon unique
de Antoine Audouard

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 13 avril 2001
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Héloïse et Abélard revisités avec force et douceur
Tout le monde connaît l'histoire de cet amour si puissant qu’il traversera les interdictions, les ignominies, les pertes, l'éloignement... la mort ? Seulement, cette fois le point de vue est différent : c’est Guillaume, le plus fidèle des élèves d'Abélard, qui raconte.

Guillaume, avant qu’il y ait quoi que ce soit entre les deux héros, tombe éperdument amoureux d’Héloïse.
Simultanément, il rencontre Abélard en qui il reconnaîtra le maître qu'il cherchait sans le savoir.
C'est ainsi qu’il assistera, déchiré, à la naissance et à l'épanouissement ravageur de l’amour entre Héloïse et Abélard. Guillaume ne les abandonnera jamais, même torturé par sa propre passion, même au plus fort des drames qu'ils vivront.
Quelle finesse que ce livre ! L'écriture nous rend ces passions (heureuses et malheureuses) tellement actuelles, vivantes, présentes. Nous pouvons remercier l’auteur qui, tout en délicatesse, nous a épargné la grandiloquence et les larmes faciles. Héloïse nous apparaît tantôt sage, tantôt complètement soumise à son adoration pour Abélard. L’auteur nous donne à connaître un Abélard tout en nuances : monstre d'orgueil (sa prétention est d’être le plus grand philosophe du monde), il est également touchant.
La fin quant à elle est un bijou de retenue : tout est suggéré et pourtant tout est dit.