Ballades pour John Henry
de Colson Whitehead

critiqué par Ulrich, le 18 avril 2005
(avignon - 49 ans)


La note:  étoiles
Ballades dans l’ennui !
Existe-t-il ? A-t-il vaincu le marteau piqueur ? John Henry est un héros mythologique de la construction américaine. Le plus grand perceur de tunnel au marteau de toute l’histoire du chemin de fer nord américain. Un héros de plus dans la conquête de l’ouest. C’est un mythe. Au sens grec du terme car a-t-il vraiment existé ? On ne sait pas, on ne sait plus.

De ce héros, l’histoire entière de l’Amérique sera balayée.
De ce héros, l’ensemble des grandes questions qui traversent l’Amérique sera abordé. Tous les thèmes de sa courte histoire seront visités.

Et l’idée d’un kaléidoscope John Henry est prodigieuse. Clef de voûte, Clef d’entrée du livre permettant toute la construction du roman. Sur cette base et en résumant très succinctement, un journaliste pigiste participe à la première édition du festival John Henry un siècle plus tard.

La construction de l’Amérique, le racisme, les contradictions de cette société, sa puissance, sa violence, son absurdité… tous les thèmes sont revus.

Mais et c’est là le manque d’originalité criante de ce livre, chaque sujet abordé ne recèle aucune découverte, aucune magie. Alors le livre devient long, trop long et pour moi insupportablement trop long.

Le talent, la nouveauté est sans aucun doute dans la construction, le style est mesuré, nuancé et renforce alors le sentiment d’ennui.

Je ne suis qu’un tout petit lecteur qui s’essaye à la critique en connaissant la facilité de l’exercice par rapport à celui d’écrire. Je vais être dur mais c’est comme si le plan avait été écrit avant, magistralement construit et après les cases ont été remplies mais sans conviction !