Dublinois de James Joyce

Dublinois de James Joyce
( Dubliners)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone , Littérature => Nouvelles

Critiqué par FightingIntellectual, le 11 avril 2005 (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 41 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 713ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 6 840  (depuis Novembre 2007)

Dublin, sombre et chaleureux

À ma grande surprise, pas grand monde ne semble porter attention à ce grand, que dis-je GIGANTESQUE auteur qu'est James Joyce. Après avoir grandement adoré Ulysse (quoique je doute avoir saisi toute sa grandeur), je me suis lancé dans un ouvrage qui me semblait requérir un peu moins de concentration.

En effet, Dublinois est un recueil de nouvelles beaucoup moins moderne et déroutant que le légendaire commentaire d'Homère du même auteur. On y retrouve quinze nouvelles porteuses de la représentation de la vie dans Dublin. Joyce nous démontre l'incroyable connaissance des recoins de sa ville chérie dans des descriptions de lieux d'une minutie spectaculaire.

Ses nouvelles apportent des thèmes qui lui sont bien connus telles les difficultés de la jeunesse et les relations publiques. Les nouvelles "Une rencontre","Evelyne", "Une mère" et "Les morts" valent le prix modique de ce livre à eux seuls.

Pour les rêveurs et les gens qui voient Dublin l'archaïque, la romantique dans leur soupe.

Quoique... tout le monde peut trouver son intérêt dans un recueil aussi superbe. Dublinois est partie intégrante du succès de Joyce en tant qu'auteur. Bien écrit, classique, abordable et débordant d'imagination.

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Les éditions

  • Dublinois [Texte imprimé] James Joyce trad. de l'anglais par Jacques Aubert préf. de Valery Larbaud
    de Joyce, James Aubert, Jacques (Traducteur)
    Gallimard / Collection Folio.
    ISBN : 9782070385812 ; 8,60 € ; 22/01/1993 ; 350 p. ; Poche
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Dirty Old Town

9 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 17 juin 2015

Dans "Gens de Dublin "ou "Dublinois" selon les éditions Joyce nous livre 15 nouvelles mettant en scène toutes les couches sociales de cette ville.
"Tristesse" et "dignité" sont les mots qui me viennent à l'esprit en refermant ce livre.
Certains lecteurs pourront être déroutés par ces histoires , la plupart n'ayant pas de finalité clairement établie , pourtant les justesses dans les détails et dans l'atmosphère donnent à ces récits quelque chose d'envoûtant.
Tout simplement merveilleux par moments "Deux galants" , "Eveline" ce roman de Joyce mérite qu'on s'y attarde... A lire avec une Guiness à portée de mains

Par delà les ombres et les brumes

7 étoiles

Critique de Monde Vrai (Long Beach, Inscrit le 6 décembre 2011, - ans) - 16 février 2012

En effet, Gens de Dublin est de préférence à lire en V.O. - vu le nombre d'idiomatismes et expressions imagées que compte l'oeuvre ! On y croise entre autre cet esprit frondeur et tout à fait irlandais, également rompu à certains détails typiques de l'écrivain, ainsi que la peinture d'une ville humide, infesté par les rats; vivant d'autre part de ses particularités, mais aussi déja la réflexion de certains pathos et illusions du siècle moderne (par exemple comment certains s'y prennent pour détruire comme il faut le moral des plus humbles...) Parfois triste mais vrai, le style doux-amer prend aux tripes même si ce classique n'est pas forcément à conseiller aux anglicistes et novices. A mon sens la meilleure des nouvelles est "Une rencontre."

La tristesse de Joyce

10 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 28 février 2010

J’ai été attirée par cet écrivain après avoir vu une photo de lui où son visage reflète une infinie tristesse. Cela m’a touchée et j’ai décidé de le lire, me doutant que ses écrits devaient aussi refléter la tristesse qui enveloppe cette personnalité littéraire exceptionnelle.

Le titre de mon édition est « Gens de Dublin » et la traduction est de Benoît Tadié. Il s’agit en effet d’un recueil de quinze nouvelles mettant en scène des Dublinois de toutes conditions, des enfants qui font l’école buissonnière, des femmes de condition modeste qui rêvent au prince charmant, des petits employés de bureaux possédés par le démon de l’alcool, des banquiers, des musiciens. L’écriture de Joyce est remarquable et m’a souvent fait penser à celle de Dostoïevski par le souci du détail, l’humanité qui s’en dégage, le talent de raconteur et la brillante façon dont le grand écrivain réussit à créer une atmosphère particulière. Les nouvelles de Joyce sont comme des tableaux de peintres impressionnistes. Elles sont très sombres mais en même temps illuminées de l’intérieur. C’est comme si le lecteur était invité à assister à de courtes pièces de théâtre, des instants de vie qui le placent en situation de spectateur impuissant et dont l’invisibilité lui permet de saisir des moments intimes, des conversations politiques passionnées, des drames et aussi des instants de joie et d’allégresse comme dans « Les morts ». On a l’impression de se promener sur une scène de théâtre, de se tenir dans un coin de la pièce alors que la soirée bat son plein. C’est tout à fait remarquable ! L’écriture est très dense, serrée, d’une incroyable richesse. Les descriptions joyciennes sont admirables tant celles des personnages que des paysages dublinois.

Les thèmes privilégiés par Joyce sont la politique, l’histoire de l’Irlande, la religion, la misère, l’alcool, la déchéance, l’amitié, la camaraderie, le mariage, les conventions sociales, la mort. Ses personnages sont des gens ordinaires vivants des vies ordinaires et souvent même ternes et moroses mais Joyce réussit, dans ce quotidien banal et gris, à nous faire miroiter de la beauté, de la grandeur, de la joie dans les petites choses de la vie, dans les traditions immuables, dans les souvenirs partagés, les réunions politiques et mondaines houleuses. Il laisse cependant une large part à la grisaille, la mesquinerie, la médiocrité et l’ennui qui plane sur la vie des gens qui peuplent cette œuvre magnifique. Mais jamais Joyce ne tombe dans le vrai drame, ses personnages étant toujours soutenus dans leur peine par la solidarité sociale et l’appui de leurs voisins ou amis. Ils réussissent ainsi à surnager dans leur malheur et à continuer leur vie même si souvent ils réalisent qu’elle n’a plus de sens.

Ma nouvelle préférée est la dernière soit « Les morts » où Joyce nous ouvre les portes d’une maison bourgeoise tenue par deux femmes plutôt âgées et leur nièce. C’est le soir de Noël et la maison donne son bal comme à l’accoutumée. La description de la table du festin et de la fête est un véritable enchantement. C’est absolument féerique et d’une richesse littéraire remarquable. Je dois m’arrêter car j’aurais tant et tant à dire sur ce livre qui a comblé toutes mes attentes envers cet écrivain sombre et triste qui m’a ouvert les portes de son univers glauque, empreint d’une douce et tendre nostalgie.

Mon édition regorge de notes en fin de volume très instructives sur l’histoire et les mœurs de l’Irlande. La préface est excellente et dirige l’attention du lecteur sur des traits typiques de l’écriture joycienne comme les jeux d’ombre et de lumière qui parsèment les récits. Je l’ai lue contrairement à mon habitude avant d’attaquer l’œuvre et je recommande aux futurs lecteurs de le faire également. Leur lecture en sera d’autant plus enrichie et efficace.

Dans les détails

7 étoiles

Critique de Béatrice (Paris, Inscrite le 7 décembre 2002, - ans) - 6 juin 2009

Un recueil plutôt difficile d’accès. Traquer les détails et les non dits. Le lecteur patient qui aime analyser et interpréter trouvera son compte. Franchement, je n’ai pas accroché. Ou alors ce n’était pas le bon moment.

Dublin de tous les jours

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 11 avril 2005

"Dubliners" dont je conseille la lecture en version originale à ceux qui le peuvent, bien plus riche que la traduction (certes pas mauvaise mais passant à côté de quelques subtilités) a été plutôt mal accueilli à sa sortie. Déroutant cet ouvrage? Ennuyeux diront beaucoup. C'est n'est pas une vision romantique de Dublin que Joyce mais propose mais la vie de personnes dans toute leur banalité, voire leur médiocrité.
Comme dans "Ulysse", Joyce raconte sa ville, il la connaît sur le bout des doigts et nous entraîne avec lui au détour d'une ruelle ou d'un bistrot. Pas un guide touristique, loin de là, mais une étude comportementale poussée à l'extrême dans laquelle l'auteur profite pour observer d'un regard narquois et distant un entourage et une cité qui ne le portent pas dans leur coeur. C'est cela aussi qu'il faut lire dans l'oeuvre de Joyce, ce recul par rapport à cette société qui ne le comprend pas.

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  Dublinois ou gens de Dublin, est-ce la même chose ? 7 Lolita 29 octobre 2014 @ 04:46

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