Jim, N° 5 : En train !
de François Colcombet, Collectif

critiqué par Sahkti, le 30 mars 2005
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
En voiture s'il vous plaît!
J'aime les revues hétéroclites un peu fourre-tout malgré une thématique déterminée. L'occasion de se plonger dans un sujet via toutes sortes de chemins détournés, de découvrir des auteurs et d'en relire d'autres. Ce livre ne déroge pas à la règle.
La présentation est élégante tout en n'étant pas classe, il y a un désordre savamment organisé, c'est un objet qu'on manipule sans scrupules car on sent qu'il est fait pour cela, être exploré dans tous les sens, regardé et trituré, pour en extraire jusqu'à la dernière goutte. Attention tout de même de procéder par étapes sous peine d'indigestion radicale. C'est qu'on ne mélange pas aisément viandes et poissons et il convient donc d'y aller mollo, un texte après l'autre, respirer, penser, réfléchir puis peut-être recommencer. Attendre un peu est encore le mieux, ça permet d'avoir à nouveau faim.

D'autant plus qu'ici, le thème choisi n'est guère facile. Le train. Voilà bien une chose qui peut être magique comme franchement ennuyeuse, envisagée comme une corvée incontournable ou comme un moyen d'évasion. Que d'idées regroupées sous un même thème!
De la variété, il y en a dans "Jim", mais pas assez à mon goût. Cela manque d'évasion, de sauvagerie, de grands horizons et d'espaces infinis. Nous ne sommes pas ici dans l'Orient-Express mais dans un train régional du Massif central. Stop! je précise de suite que je n'ai rien contre le Massif central mais que bon, ça réduit un peu les frontières, il y a comme une impression de limites restrictives bien difficiles à dépasser.
D'un autre côté, c'est vrai que le train c'est sans fin et on n'aurait pas assez d'une revue pour tout aborder, il fallait donc sélectionner. mais tout de même, ça manque cruellement de fantaisie et de fraîcheur, à l'exception peut-être des quelques textes poétiques et extraits de chansons. Les photos sont belles mais ne vivent pas.
Monique Douvancy entamait prometteusement la marche avec son évocation langoureuse du voyage ferroviaire, mélange subtil de lenteur et de torpeur. La nostalgie qui se dégage des lignes de Rosie Pinhas, teintées d'amertume, est également de bonne qualité. Suivent ensuite peut-êtyre, à mes yeux, trop de technicité ou d'explications historico-sociales.
Le train, ça bouge, ça vit, ça transporte des gens, des larmes et des rires, des vieux et des enfants, ça envoie en enfer comme ça conduit au paradis... ce n'est pas statique. Or ici, ça l'est un peu trop à mes yeux. Dommage.
D'humeur mitigée... 4 étoiles

Autre livre participant au Prix de la Petite Edition, "Jim n°5 : En train !" avait une présentation très avantageuse ! L'édition est soignée, des photos en noir & blanc, des textes variés, éclairés, bigarrés.... bref un fourre-tout prometteur, en dépit d'un thème à mettre en guillements... "le train" !

Sait-on jamais, on peut être surpris ?!

Et bien non ! Ce livre n'est pas du tout une bouffée d'air frais, plutôt suffocant, comme lorsque le train passe de longues minutes sous un tunnel... A trop vouloir donner la parole à une brochette de personnalités hétéroclites, le recueil n'en ressort pas grandi, plutôt brouillon.

J'ai particulièrement peu aimé les textes faisant référence à l'histoire du chemin de fer, de la Micheline de monsieur Michelin, des traversées au coeur du Massif Central, etc... Profond soupir d'ennui.

Par contre j'ai apprécié les textes des Chansons des voies, du train et du cinéma, des poèmes, de l'idée des vaches qui prennent le train tandis que les hommes regardent passer les trains... En gros il y a une petite poignée de textes très sympathiques à lire. Mais ce peu n'arrive pas à faire oublier les soupirs d'ennui que peuvent inspirer les 3/4 du livre !... Vraiment dommage.

Clarabel - - 48 ans - 2 mai 2005