Jamais avant le coucher du soleil de Johanna Sinisalo

Jamais avant le coucher du soleil de Johanna Sinisalo
( Ennen päivänlaskua ei voi)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Cuné, le 29 mars 2005 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 5 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (11 782ème position).
Visites : 4 775  (depuis Novembre 2007)

Les légendes peuvent se matérialiser...

Les trolls existent. Et pour en avoir sauvé un de la cruauté d'une bande de jeunes en mal de lynchage, Ange va chercher à se documenter sur ces animaux de légende de toutes les façons possibles. En parallèle, il va donner un nom au bébé troll recueilli, créer des liens très étroits avec lui, et découvrir finalement que la nature reprend toujours ses droits....

Roman étrange, déconcertant, mais terriblement accrocheur. Se succèdent des paragraphes vu de l'angle de différents personnages, tous gravitent autour d'Ange, homosexuel photographe de génie. Lui-même tourne autour en permanence de son troll, et nous fait partager sa fascination pour cet animal sauvage...

Un peu trash, mais beaucoup dans la suggestion, ce qui fait passer assez facilement la pilule. Une écriture surprenante, une histoire curieuse, une belle réussite !

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

La Belle et la bête, version finlandaise.

9 étoiles

Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 10 décembre 2011

Tout d'abord, il y a "la Belle", le personnage d'Ange, personnage masculin plutôt ambigu, jeune photographe qui va récupérer un jeune troll en grande difficulté puisque voué à être massacré par un groupe de jeunes. Cette "Bête" est dans un état pitoyable, épuisée et pourtant d'une violence inouïe.

Une histoire sensuelle naît de cette union entre l'homme et la bête, amour sensuel et dérangeant, à la fois fascinant et repoussant ... Johanna Sinisalo alterne les points de vue afin de montrer les divers regards des personnages sur le monde. Parallèlement aux histoires d'amour d'Ange et de ses mésaventures, l'écrivaine intercale entre ses chapitres des articles, des extraits de contes, des extraits de l'épopée finlandaise du "Kalevala", qui tendent à prouver l'existence des trolls ! Le lecteur est ballotté entre la réalité et l'imaginaire, entre l'humanité et l'animalité de ce roman qui décrit d'une manière codée l'intériorité de chaque être humain, qui contient en lui une part monstrueuse ( troll ) et une part humaine plus mesurée ( quoique discutable ... )

Ce roman envoûte le lecteur, le dérange et l'emporte dans le pays du grand froid tout en le faisant voyager par le biais d'un récit surnaturel dans les pulsions de l'être humain.

Humain, trop humain...

8 étoiles

Critique de Tmichel (, Inscrit(e) le 18 juillet 2010, - ans) - 2 avril 2011

Placer au coeur de l'intrigue un enfant troll, une sorte de réfugié, comme un petit alien, l'idée est originale et pousse le lecteur vers l'appétence. Un roman fantastique? Mythologique? Au vu de l'illustration en couverture, on imaginerait même qu'il s'agit d'un livre pour collégiens. Un roman sur l'altérité, la différence? Une réflexion sur la tolérance?
On poursuit et l'on se trouve plongé dans un univers d'hommes, homosexuels (remarquablement bien rendu sous la plume de cette femme), mis à part la jeune Indonésienne qu'un voisin exploite comme une esclave sexuelle. Autant dire qu'il y a du sexe. C'est un thème central, mais sans érotisme outrancier. Il n'empêche que ce troll vient remettre en cause le personnage principal, Ange, jusque dans sa sexualité. L'ombre de la pédophilie et de la zoophilie planent un court moment. Qu'on se rassure: c'est à des fins symboliques. Le problème d'Ange est autre. Il est intérieur et relationnel, et touche aux frontières de l'humain, du "civilisé", du culturel et du naturel. Le troll, fantastique? Allons donc! L'auteur fait tout pour accréditer l'existence biologique de cet "être". Se multiplient les points de vue, ce qui contribue à rendre l'intrigue exaltante et l'enrichit d'emprunts à de multiples genres. Cela contribue aussi à teinter le roman de couleur locale. Le Kalevala n'est pas loin. On peut regretter ce retardement de l'action ou le goûter (c'est mon cas) comme un plus. J'aime, pour ma part, que l'on dérange les frontières génériques, que l'on remette les codes de l'écriture en cause. Cet ouvrage m'a rappelé Sylva, de Vercors, autre roman sur le thème de l'animalité/humanité. Mais chez Vercors, l'emprise humaine sur l'animal tend à prendre le pas, tandis qu'ici...

Lisez vous-mêmes!

Au pays des aurores boréales

8 étoiles

Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 76 ans) - 26 février 2008

J'ai découvert ce bouquin au retour d'un petit voyage en Laponie et je l'ai trouvé extrêment sympathique. Il est difficile de parler de grande littérature mais la construction, le mode de narration et le style sont très inventifs. C'est une littérature très moderne, pleine de trouvailles, dont le rythme tient le lecteur en haleine en permanence. Au sortir de ce récit on ne sait plus très bien où s'arrête la légende et où commence le récit. Allez en Laponie sur les traces des trolls au pays de Johanna Sinisalo du côté de Sodankylä respirer la magie des légendes sames à la lueur des aurores boréales pour mieux déguster ce livre.

Gentille sauvagerie

9 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 14 décembre 2006

De la même façon que le petit troll recueilli par Mikael débite une gerbille, j’ai dévoré ce roman. Avec humour et une belle simplicité, l’auteure raconte une histoire farfelue entrecoupée de passages encyclopédiques revendiquant l’existence des trolls, spécimens rarissimes des forêts finlandaises. Au centre du tourbillon, le charismatique Mikael/Ange agit comme une planète attirant des personnages qui orbitent autour de lui. Certains de ces derniers connaissent son secret, d’autres non.

La suite des événements et l’univers serré empreint de réalisme magique sont captivants. Toutefois, le fond de la chose demeure nébuleux. Est-ce une métaphore pour illustrer l’animalité de l’homosexualité? Sommes-nous face à un homme submergé par un sentiment de paternalisme (le troll est enfant)?

Et quel est le rôle de cette pauvre servante philippine habitant l’étage en dessous, abusée par son conjoint?

Un truc dérangeant de par sa férocité à bousculer les conventions sociales mais absolument fascinant.

Forums: Jamais avant le coucher du soleil

Il n'y a pas encore de discussion autour de "Jamais avant le coucher du soleil".