Le Prestige
de Christopher Priest

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 28 mars 2005
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Abracadabra
Priest est un des auteurs britanniques les plus acclamés, mais pourtant méconnu du grand public. Ce roman a été en nomination pour cinq prix littéraires et en a récolté deux – le « World Fantasy » et le « James Tait Black Memorial » . Les frères Nolan, créateurs du film « Memento » ont obtenu le mandat de réaliser l’adaptation cinématographique.

« Le Prestige », c’est l’histoire de deux illusionnistes du 19e siècle, un aristocrate et l’autre issu de la classe ouvrière, engagé dans une rivalité acerbe dont les effets se feront sentir sur leur familles respectives cent ans après. Évoluant dans l’univers des « music-halls » victoriens, chacun des deux hommes rôde dans l’ombre de l’autre, poussé par le désir de détruire le concurrent, obsédé par la curiosité insatiable d’exposer les secrets des différents tours de magie. Au cœur de ce conflit, une illusion spectaculaire, que les deux prestidigitateurs s’approprient et peaufinent pour éblouir la galerie, une illusion qui consiste à se télé-porter, l’instant d’une seconde, d’un endroit de la scène à un autre.

Écrit sans fioritures ni poésie, Priest a choisi de nous impressionner par la construction de son récit, de la haute voltige, basé sur les journaux personnels des deux magiciens. Il en résulte une histoire envoûtante, baignée dans le romantisme de l’époque, qui nous fait le coup du jeu des miroirs en nous aspirant littéralement dans les coulisses de la magie. C’est brillant et impossible à lâcher.

Dans la tradition de Conan Doyle et Mary Shelley, on navigue dans le Londres du passé, en humant les effluves du brouillard, hypnotisé par cette atmosphère et ce mystère soutenu qui nous fait dévorer les pages. Vraiment une expérience particulière et chaudement recommandée.
Une merveille d'inventivité. 9 étoiles

Une petite merveille prenant place dans un univers fascinant et original, celui de la magie. Découpé de façon géniale (les deux journaux intimes des deux protagonistes se complétant à merveille, entraînant le lecteur dans une multitude de fausses pistes), "Le prestige" narre les coulisses d'un univers fantasmé dont les profanes ne savent pratiquement rien, en y mêlant un contexte historique passionnant avec des éléments fantastiques et horrifiques très efficaces, en plus d'être remarquablement écrit. Un immense coup de coeur.

Sotelo - Sèvres - 41 ans - 6 janvier 2024


Une guerre des magiciens qui fait pschitt 4 étoiles

La déception est d'autant plus grande que j'attendais beaucoup de ce livre!
Une guerre entre 2 prestidigitateurs pour savoir lequel des deux est le meilleur! Ca commençait pourtant plutot bien, la tension montait crescendo et les descriptions de l'univers de la magie étaient alléchantes!
Hélas l'histoire s'enlise, on s'égare entre fausses pistes et faux semblants, on se demande ce que Nikola Tesla vient faire au milieu de tout ça, pour sombrer carrément dans le ridicule voire le sordide à la fin du livre! Quel gachis!
Vraiment il y avait bien mieux à faire!

Attention SPOILER!

Pour ceux qui ont lu le livre, quelqu'un pourrait-il m'expliquer si finalement Arthur Borden avait un jumeau pour réaliser son tour ou non? Je suis très circonspect sur ce passage!

Florian1981 - - 42 ans - 1 janvier 2012


Magique ! 8 étoiles

Le monde de la magie et la guerre entre deux magiciens de la fin du 19e siècle sert de toile de fond à ce roman dont l’intrigue nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Le livre est découpé en plusieurs parties qui nous font découvrir le point de vue des deux protagonistes et c’est un réel plaisir que de découvrir l’histoire sous des angles différents. Un agréable roman fantastique de Christopher Priest !

Kabuto - Craponne - 63 ans - 25 juin 2011


Pfiout, on s'évapore... 5 étoiles

Tout commence bien. C'est vrai que le style est là, l'écriture colle bien avec l'époque du livre. J'ai noté toutefois quelques redondances (paraphrases !!). Mais c'est assez entrainant, on suit étape par étape les journaux intimes des deux protagonistes magiciens qui se tirent la bourre et dans les pattes ...
Et puis, arrivé à la moitié du livre, on se dit que ça n'avance pas des masses, qu'il y a beaucoup de redites et suivre tout le temps les mêmes réflexions au fil des pages devient lassant. Disons que j'ai dévoré la première moitié du bouquin avec enthousiasme, mon intérêt s'évanouissant de chapitre en chapitre, pour finir pressé d'en terminer. C'est un peu dommage car l'histoire, originale, vaut le coup, et la réflexion qu'elle entraine sur la rivalité et l'ego est intéressante.

El grillo - val d'oise - 50 ans - 10 novembre 2008


Bémol ! 8 étoiles

D’accord, ce n’est pas mal écrit, d’accord, une fois commencé, il n’est certes pas aisé de lâcher ce roman, d’accord, le thème est sympa, d’accord, l’idée d’écrire la même histoire vue par les deux protagonistes qui s’opposent du début à la fin est originale et bien conçue… mais… mais ce n’est pas un roman fantastique, il n’y a rien de bien spectaculaire ou qui sort de l’ordinaire au sein de ces pages. Ok, Tesla voit son électricité utilisée d’une manière un peu futuriste, mais cela n’est pas du fantastique… alors quand je vois qu’il a gagné le « World Fantasy Award » dans la catégorie meilleur roman, je me pose des questions… et cela me dérange d’acheter un roman qui se prétend ce qu’il n’est pas (un peu comme Amélie qui vend ses nouvelles pour des romans ou Sollers qui vend ses études pour des romans).

Et enfin, je trouve, mais ceci est 100 % personnel, la fin complètement ratée !

Pendragon - Liernu - 53 ans - 1 janvier 2007


Où mène la jalousie.... 10 étoiles

Andrew Wesley est appelé à enquêter pour son journal sur une mystérieuse apparition dans une secte. Il rencontre alors Katherine Angier, avec laquelle il découvrira la vérité sur sa famille, par le biais des journaux intimes de leurs arrières grands-pères respectifs...

Je vous préviens, si vous ouvrez ce roman, vous n'aurez pas un instant de répit avant de l'avoir terminé ! C'est passionnant, effrayant, magique, tourbillonnant, et remarquablement bien écrit. Le 19° siècle et son sens de l'honneur, le milieu de la prestidigitation, le suspense à l'état pur, un mélange de rationnel et de magie, et un dénouement glaçant : on est pas loin du chef-d'oeuvre absolu !

PS. Le mot "prestige" n'a pas le sens qu'on lui connait aujourd'hui...

Cuné - - 56 ans - 17 juin 2005