Las Vegas parano
de Hunter Stockton Thompson

critiqué par B1p, le 25 mars 2005
( - 50 ans)


La note:  étoiles
défonce et pamplemousses
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise sur Las Vegas Parano. J'en sais rien moi ce qu'il faut penser de Las Vegas Parano, sauf que je comprends que Hunter S. Thomson ait fini par casser sa pipe avec une balle de revolver (ou de fusil j'en sais rien j'étais pas là).
Alors quoi Las Vegas Parano c'est culte comme son auteur créateur du journalisme Gonzo (ndlr. mélange de journalisme, de fiction et de trip hallucinogène à la sauce on-se-laisse-aller-jusqu'à-la-fin-du-monde-le-nez-dans-la-schnouf).
Attention je vous vois déjà venir avec vos crocs de dégénérés. Vous allez dire : Putain c'est quoi ce blaireau qui essaye d'évoquer le style de H.S.Thomson pour faire son malin ?
Et bien sachez chers collègues mais néanmoins amis que je n'évoque rien et que je me contente de capitaliser sur l'impression générale que me laisse Las Vegas parce qu'il faut bien que je meuble vu que cette histoire je sais vraiment pas quoi en dire.

Un certain Mister Duke et son avocat originaire des Samoa (sic) carburent jusqu'à Las Vegas les soutes pleines de toutes les substances illicites connues et imaginables. Mais finalement quand on va à Las Vegas on n'en a pas grand chose à branler parce que c'est quand même le lieu où la connerie le dispute à la démesure (jolie formule : je la garde). Alors bref ils assistent vaguement à une course de motos dans le désert (on voit rien à cause de la poussière) et ils vont vaguement à un colloque des Procureurs sur les drogues (mais qu'ont-ils vraiment à apprendre sur les drogues dites-moi vous qui êtes si malins ?). A part ça qu'est-ce qu'ils font à part se shooter ? Ben boire de la gnôle pardi (est-ce que vous pensiez sérieusement qu'il y avait quelque chose de plus intéressant à foutre à Las Vegas ou à tout autre endroit du monde civilisé d'ailleurs ?)

Alors voilà.

Je vais vous épargner tous les beaux discours sur "la portée symbolique du Rève Américain à travers le roman "Las Vegas Parano" de Hunter S. Thomson" parce que ce genre de laïus c'est vraiment à pisser de rire. Un coup à être paralysé après avoir trop machouillé de glandes surrénales vivantes (sinon ça ne fait plus d'effet bande d'incultes que vous êtes).
Or donc, je laisserai pour conclure la parole à Hunter lui-même puisqu'il décrivait si magistralement une scène de suicide qui lui aurait infiniment mieux convenu qu'une simple balle de petit branleur.

"- Ne te tracasse pas, lui dis-je ; t'es prêt ?" Je poussai le bouton de marche et White Rabbit recommença à monter. Presqu'aussitôt, il se mit à pousser des gémissements et des rugissements... nouvelle escalade accélérée de cette montagne, pensant que cette fois, il passerait enfin par dessus le sommet. Ses paupières étaient étroitement fermées, et seules sa tête et ses rotules dépassaient de la verte eau huileuse.
Je laissai la chanson monter tout en triant dans un tas de gros pamplemousses bien mûrs se trouvant à proximité."

Et White Rabbit arriva tout en haut.

"Mon avocat hurla comme un fou, fouettant l'eau de la baignoire comme un requin à qui on lance de la viande, projetant de la flotte à grandes brassées sur le sol en se débattant pour attraper quelque chose."

Sur ce, je vous laisse je vais prendre un bain. A bientôt.

(P.S. félicitations au traducteur Philippe Mikriammos : c'est vraiment du grand art.)
un style incroyable 10 étoiles

J'ai bien peur que beaucoup aient vu le film avant d'avoir le livre. Le film est nullissime (il copie scène par scène, mots pour mots le livre et c'est catastrophique) alors que le livre est une irruption d'un style d'écriture sauvage et subjectif, qui plus est, par un personnage ayant une certaine notoriété, en 1971, aux Etats-Unis : Hunther Thompson ou Raoul Duke.

Ce livre m'a fait pleurer de rire. Une bombe désopilante.
J'avais l'impression d'avoir les yeux et l'esprit du narrateur dans sa folle embardée.
Réussir à écrire si bien les scènes vécues lors de ce séjour à Vegas est du domaine du pur talent.

Hunter S Thompson avait un véritable talent d'écriture et de loufoquerie, en plus de faire oeuvre d'épistémologie critique concernant le métier de journaliste.
Mais encore faut-il avoir un tant soit peu côtoyé l'univers qu'il décrit pour véritablement entrer dans ce style de livre...

Nigel12 - - 39 ans - 17 novembre 2018


Apologie débile de la drogue 1 étoiles

J'ai tenu 100 pages sur les 220 que tient le bouquin. En gros, c'est une sorte de road trip absurde d'un homme et de son avocat; complètement drogués à toutes les substances existantes sur le marché.

C'est ABSURDE, l'écriture est franchement mauvaise (assez illisible).
Ca n'avance pas, on a l'impression des mêmes actions toutes les 20 pages.

Une PERTE de temps. Je comprends mieux pourquoi la cote pondérée de cet ouvrage est en 13000 ème position.
Elle va encore baisser suite à ma critique. J'assume.

Ben75011 - Paris 11e - 35 ans - 25 juillet 2014


Rail blanc 6 étoiles

Moi non plus, ainsi que B1p, je n'ai pas grand chose à dire sur Las Vegas Parano. Et de toute façon le film est proche du bouquin. Mais ce qu'il y a de bien dans le livre, ce sont ces pages où Hubert Gonzo explique bien que vous n'aurez pas forcément plus de talent à la Fender si vous vous défoncez à la pipe à eau, et en général c'est après, que les grands chanteurs deviennent alcooliques et ventripotents; tout en passant les 3/4 de leur temps à dealer pour mieux se droguer (: ça s'appelle être accro).

Et puis il y a l'hygiène, et il y a les Etres Etranges, vos nouveaux copains. Tout le monde sait que au contraire de vous, ces gens lisent attentivement les articles de Playboy, écrivent des lettres aux playmates tout en les appelant au téléphone quand ils les voient à la télé parce qu'ils ne sont pas des pigeons quant à eux (un jour d'ailleurs; ils vous laisseront les prendre en photo pour le numéro spécial Venus). Et les concernant; en plus de posséder la capacité de pouvoir attendre 14 semaines avant de pisser, les Etres Etranges se pâment sérieusement devant Valeurs Actuelles ou Le Monde Diplomatique, qu'ils trouvent très sexy.

Et pour revenir à la drogue, non; ça n'est pas exactement de la m**** sinon beaucoup dormiraient mieux sans comprimés et Albert Hoffman, ce génie du LSD, aurait soudainement aperçu moins de choses lors de son trip à vélo. Mais une fois encore, ce n'est pour cela que vous deviendrez Hendrix à la guitare. Et de toute façon, c'est vrai, méfiez-vous; herbe bleue ou non les habitants de Vegas sont plutôt paranos, et d'autre part c'est souvent ceux qui paraissent le plus cool qui le sont moins...

Antihuman - Paris - 40 ans - 21 octobre 2011


Chouette. 8 étoiles

C'est avec une certaine appréhension que j'ai entamé la lecture de "Las Vegas parano": on le présentait comme un classique, un chef-d'œuvre de la contre-culture américaine, un ouvrage représentatif d'une génération "trash"... comme "American psycho", finalement. Et moi, j'ai détesté "American psycho".
Mais je dois reconnaitre que le bouquin de Thompson m'a plu: c'est un sympathique voyage dans la tête d'un camé, une descente (ou une montée?) dans un univers loufoque, décalé et hallucinatoire. Le style de la traduction ne m'a pas choqué, je le crois même fidèle au texte d'origine, puisque, apparemment, Thompson ne se mettait à écrire qu'après avoir gobé plein de petites pilules qui font voir de toutes les couleurs.

En bref, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire "Las vegas parano" mais je ne suis pas persuadé que Thompson soit l'un des plus grands écrivains du XXe. Ce sont certes les propos de Johnny Depp, mais le gaillard n'avait aucun intérêt à dire le contraire. Un bouquin pas mal, mais qui ne me donne pas envie de hurler au chef-d'œuvre.

Bastien N. - - 33 ans - 8 novembre 2009


Un bon raï de coke! 8 étoiles

Un livre il est vrai difficile d'accès, le style est dur (peut être la traduction médiocre) et certains passages ampoulés, mais il faut reconnaître que l'on ne lit pas ça tous les jours. C'est assez unique en son genre, on dit d'ailleurs qu'il a inventé le style "gonzo". Bref un roman, qui est en fait un récit d'un week end de l'auteur, qui fait mal, parfois drôle, des fois écoeurant, souvent hallucinant. Un joli voyage dans l'univers d'un vrai camé.

Thorpedo - - 44 ans - 22 octobre 2009


Culte 8 étoiles

Ce n'est pas le meileur roman au monde, et n'ayant lu que ce livre-là de Hunter S. Thompson, je ne sais pas si c'est son meilleur. Mais il est quand même super, assez space, mais bon, c'est le but, en même temps. A lire !

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 29 mars 2008


... RAS 2 étoiles

Ce livre est vide .... de tout.
Il ne sert strictement à rien.
Il ne fait rien avancer.
Il n'est pas super bien écrit.
Bref, ce livre n'a aucun intérêt, il est inutile.

Quitte à être vraiment déjanté, j'ai largement préféré "Flash" de Duchaussois ou je préfère lire un bon Bret Ellis Easton.

POOKIES - MONTPELLIER - 46 ans - 16 mars 2008


Perdu dans la traduction? 9 étoiles

B1p, j'ai lu l'ouvrage dans sa langue originale (celle de Shakespeare) , donc je ne peux me prononcer sur la version francophone, mais permets-moi de douter de la traduction.

Le bouquin de Thompson (je dis bouquin à défaut de dire roman, parce que c'en est pas un) a, à mon avis une portée immense. C'est une dénonciation mordante, voire destructrice des idéaux américains. Cette vision idéalisée de Las Vegas comme ville où tout le monde a sa chance de devenir riche et important, est complètement détruite, lorsque confronté au réel de Thompson, qui ne change que très peu lorsqu'il est sous l'effet de la drogue.

Il voit des lézards lorsqu'il est défoncé, mais au Circus-Circus, il voit des ours polaires, des carcajous... qui eux... sont vraiment là! Le réel est acerbe, grotesque et distordu. Thompson trace la topographie d'une Amérique dystopique, fragmentaire où la voix de celui qui est ignoré se lève.

Une des meilleures oeuvres d'art de la contre-culture, avec Easy Rider de Dennis Hopper et Deus Irae de Philip K. Dick et Roger Zelazny

FightingIntellectual - Montréal - 41 ans - 10 décembre 2006


Gonzo!!! 8 étoiles

Peut-être s'agit-il d'un ouvrage à lire défoncé, comme le Festin Nu de Burroughs? En tout cas, c'est l'exemple le plus criant de ce qu'est le journalisme gonzo. Le narrateur et l'objet de l'article ont autant d'importance l'un que l'autre et ce style d'écriture permet d'assumer totalement sa subjectivité. C'en est même le principe. Tout s'écrit par le truchement de la réalité revue et corrigée par la subjectivité de l'auteur.
Quant-à savoir s'il est nécessaire d'être camé jusqu'au yeux pour faire du gonzo, c'est une autre question. Lisez Acid Test, de Tom Wolfe et comparez.
Pour en revenir au bouquin en lui-même, il est difficile d'en dire quoi que ce soit: c'est illisible! Et je suis sûr que c'était l'objectif de l'auteur que de savoir ce qui pourrait bien sortir de sa plume le corps chargé de toutes les pharmacopées disponibles sur le marché. Ce sont les situations qui sont drôles, absurdes ou pathétiques (deux drogués dans un congrès de procureurs luttant contre la drogue...) mais le texte en lui-même, violemment rock'n roll, est shooté et rétif à une analyse classique.
Objectif atteint. C'est un ovni comme il y en peu, qui n'existe que par lui-même, pour lui-même et qui reste indépassable dans le genre. Le sien. Le gonzo est une catégorie avec une oeuvre unique. Tous les autres textes qui s'en réclament - et il doit y en avoir un paquet - ne sont que des pis-aller, au mieux.
Everybody, let's get stoned!!!

Numanuma - Tours - 50 ans - 11 avril 2005