La femme qui court dans la montagne
de Yūko Tsushima

critiqué par Nirvana, le 18 mars 2005
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
La construction d'une mère...et d'une femme
Takiko, vingt ans, est enceinte, après un liaison avec un collègue de bureau. Elle se décide à garder le bébé, contre l'avis de ses parents, chez qui elle vit. Sa position de fille-mère dans le Japon d'aujourd'hui n'est pas facile tous les jours. Elle doit retrouver du travail, est tiraillée entre son désir de s'amuser, légitime pour son jeune âge, et ses nouvelles responsabilités.
On suit son cheminement depuis le moment où elle part accoucher à la maternité, seule, jusqu'à un an après, quand sa relation avec son bébé s'est établie, et où elle-même semble s'être construite, dans la mesure où elle me semblait se laisser porter par les événements.
C'est écrit dans un style très simple, des phrases courtes, un vocabulaire peu développé. Ici, l'auteur ne s'embarrasse pas de faire des grandes envolées lyriques, ne cherche pas mille synonymes, on trouve donc parfois dans le même paragraphe le même mot repris trois ou quatre fois. Mais cette simplicité met encore plus en évidence la poésie du roman. Par contre j'ai parfois trouvé un peu de longueur dans le récit.
Je ne peux pas résister à vous livrer ce qui est pour moi le plus bel extrait du roman:
"Takiko posa aussi son regard sur Akira en souriant. Il lui semblait que ce qu'elle avait à l'intérieur d'elle-même coulait hors de son corps comme de la lumière transparente.Mais ce n'étaient pas des larmes".
Même si je n'ai pas (encore) d'enfant, ce passage m'évoque vraiment ce qu'est la maternité