Une enquête de Mary Lester, tome 21 : Couleur canari
de Jean Failler

critiqué par Mademoiselle, le 16 mars 2005
( - 36 ans)


La note:  étoiles
Une enquête au cœur de Nantes
Les enquêtes de Mary Lester avaient été portées à l’écran dans une série avec Sophie de la Rochefoucault dans le rôle titre. J’en avais vu quelques unes mais le roman est mieux.
Mary accepte de reprendre du service dans la police pour résoudre une affaire de meurtres en série dans Nantes. La voilà partie avec Fortin, son « gorille », pour Nantes où elle se retrouve contre un vieux flic mal embouché qui lui met des bâtons dans les roues.
C’est mon premier « Mary Lester » et je crois pourvoir dire que la série n’était pas très fidèle. Le roman est plus sympa. Cela fait un moment que je voulais en lire un car ces enquêtes se passent dans ma région, la Bretagne (d’ailleurs les livres sont des « produits en Bretagne »). Pour être franche, j’ai choisi « Couleur canari » car le FCNA est mon club de foot chéri (eh oui, il n’y a pas que les garçons qui aiment le foot !) mais l’enquête n’a rien à voir avec le foot (il y a une autre enquête de Mary Lester, « Force noire », qui se passe dans le club de Rennes).
« Couleur canari » donne une bonne description de Nantes, un peu comme un guide touristique, il décrit bien le passage Pommeraye, la place Graslin, l’île Versailles… Pour ceux qui connaissent les lieux, cela ajoute un certain charme. Ca change des enquêtes qui se passent aux Etats-Unis…
C’est enquête d’un bon niveau, pas un roman exceptionnel, je dirais plutôt une enquête qui monte en puissance à mesure qu’elle avance. Ca commence doucement et petit à petit le rythme s’accélère et on se prend au jeu.
Avec, en plus, une bonne dose d’humour.
Direction Nantes ! 9 étoiles

A la suite d’une enquête houleuse qui avait plongé Mary Lester dans l’univers politique, monde dans lequel les chausse-trappes sont trop nombreuses, notre inspecteur préférée avait eu une nomination au grade de capitaine, une mutation, disciplinaire, à Sarcelles et, finalement, elle avait tout simplement donné sa démission. Pendant quelques enquêtes, nous l’avions retrouvée travaillant en free-lance pour la presse, en particulier le magazine Paris-Flash… J’avais même pensé un instant que l’affaire était définitivement entendue : Mary Lester ne serait plus que journaliste… et la police vivait très bien sans elle.
Oui, mais notre ami Jean Failler, l’auteur de cette série policière en a décidé autrement. Il offre à Mary, par l’intermédiaire du commissaire Fabien, son premier chef, son meilleur chef et père spirituel, si on peut parler ainsi du lien entre chef et subordonné dans la police, de reprendre la direction d’une enquête en service :
« Mary, je suis bien embêté… »
En clair, il aimerait bien la voir prendre la direction de Nantes où une affaire de crimes en série terrorise la population, enfin surtout le commissaire Graissac, peut-être même le ministre de l’intérieur… Alors, Mary, il faut y aller et se remettre au travail…
L’affaire sera délicate et pleine d’embûches. C’est tout d’abord une série inexplicable de crimes particulièrement violents à l’épingle de chapeau. Est-ce réellement un criminel en série ? Ce n’est même pas évident ! Mais, Mary rencontre sur son chemin un obstacle majeur en la personne de son « collègue » policier Leroux qui est sûr de lui, misogyne et qui a ses entrées dans le milieu nantais…
Ce sera donc la guerre entre les deux inspecteurs, à défaut d’une guerre des polices…
Ce roman policier, le vingt et unième des enquêtes de Mary Lester, est remarquable par la qualité de l’intrigue policière elle-même. Ce roman aurait mérité une notoriété plus importante et je suis toujours désolé de ne rencontrer quasiment personne qui a lu ce roman, en dehors de ceux à qui je l’offre. Non, vraiment, il faut faire quelque chose pour ces romanciers policiers qui sont encore enfermés sous une étiquette régionale alors que ce sont tout simplement… des romanciers !
D’autant plus qu’il n’y a aucune obligation à connaître la ville de Nantes pour suivre l’enquête avec mary et son collègue Fortin, dit Jipi, qui lui sert de force musculaire quand la finesse inductive et déductive ne suffisent plus… Demandez à Leroux, il en sait quelque chose…
Ce roman est aussi plein de finesse féminine car les femmes sont très nombreuses à passer, témoins, suspectes ou figurantes… Elles donnent la possibilité à l’auteur Jean Failler de nous offrir un roman délicat et presque intimiste…
Très bon roman policier à lire par tous ceux qui sont des inconditionnels du genre… et par tous les autres aussi !

Shelton - Chalon-sur-Saône - 67 ans - 19 août 2006