Bzjeurd de Olivier Sillig

Bzjeurd de Olivier Sillig

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Nabu, le 2 mars 2005 (Paris, Inscrit le 26 février 2005, 38 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 3 414  (depuis Novembre 2007)

Aux portes de l'inhumanité

Le livre ne payait pas de mine, une couverture plutôt moche, les bords chiffonnés, et j’avais dû fouiller dans un tas de bouquins à un euro. Le titre m’avait attiré, un nom difficilement prononçable, la consonance me plaisait. Le quatrième de couverture annonçait un village dévasté et un homme en quête de vengeance. Le scénario me semblait alors basique mais j’aime ce genre d’histoire. Et bien, je m’étais complètement planté, Olivier Sillig allait me transporter dans un univers glauque et sordide.

Le récit est écrit au présent à la troisième personne, ceci ajouté au contexte de l’histoire donne un aspect « brumeux » au récit. Il y a six chapitres, chacun correspondant à la progression de Bzjeurd, le personnage principal de l’histoire.
L’action se déroule donc dans un monde imaginaire qui est principalement recouvert de limbes. Les limbes sont des sortes de sables mouvants, certains étant plus solides que d’autres. Les humains vivent dans des petits villages construits sur les rares portions de terre solide, ils survivent en drainant les limbes autour de leur village. Celui qui dirige ces opérations est le paysagiste. Bzjeurd, jeune homme de dix-neuf ans, revient de son voyage d’initiation pour devenir paysagiste. Il a arpenté le monde pendant un an, malheureusement, il ne peut que contempler le résultat d’un pillage en règles. Tous les membres de son village sont morts. Il décide alors de rejoindre la mystérieuse forteresse de Razem. Le lecteur va alors plonger dans les abysses de l’humanité.

En effet, l’histoire est sordide et Bzjeurd n’a rien d’héroïque. Olivier Sillig nous montre ici une facette déplaisante de l’être humain, qui se trouve à la limite de la bestialité. Les hommes vont se satisfaire de désirs primaires : Sexe, Nourriture et Combat. L’Amitié n’a plus lieu, seul survivre et ainsi grimper dans la hiérarchie importe. Seule la loi du plus fort prime, le faible est impitoyablement supprimé. Mais ce qui m’a le plus bouleversé, c’est le personnage principal. Celui-ci ne va pas se révéler en héros, non, il adhère complètement à cette éthique immorale et cruelle.
De plus, la fin est frustrante au possible, j’ai bien passé une semaine à me questionner sur le livre en me demandant quel message voulait faire passer l’auteur. La fin laisse réellement un goût amer d’inachevé. Je suis certainement trop attaché aux fins où le bien triomphe, mais ce n’est même pas le cas là, il n’y ni de bien, ni de mal, la vision de l’auteur n’est pas manichéenne. Il y a seulement l’être humain, vicieux, nuisible qui se vautre dans ses plus bas instincts.

Olivier Sillig nous livre ici un conte à la morale nauséeuse, on n’en ressort pas indemne, il laisse le lecteur perplexe. Mais c’est assurément un récit bien écrit et bien manœuvré, je l’ai lu d’une seule traite tellement ce côté vil de l’être humain fascine. Je conseille ce livre, il interpelle sans ménagement et fait questionner son lecteur sur l’être humain.

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Les éditions

  • Bzjeurd [Texte imprimé] Olivier Sillig
    de Sillig, Olivier
    Gallimard / Folio. Science-fiction.
    ISBN : 9782070415854 ; 6,00 € ; 11/10/2000 ; 191 p. ; Poche
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