Le cimetière de verre
de Sorour Kasmaï

critiqué par Biblio, le 2 mars 2005
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Contes - histoire - ...
A travers les tribulations et les pérégrinations des personnes de ce livre, nous sommes constamment ramenés au destin sombre de l’Iran sous l’ère de la révolution khomeyniste : un traducteur qui se veut écrivain en vain, une archéologue en panne de recherche par manque d’accès aux fragments à déchiffrer, un ingénieur qui souhaite à tout prix installer un métro souterrain à Téhéran, en proie aux légendes et à l’obscurantisme religieux, sans oublier de mentionner un procureur fou furieux.

Ce roman réaliste peut être lu comme une métaphore de la chape de plomb qui s’est installée sur le pays lors de la révolution religieuse en Iran.
percements persans 10 étoiles

Le percement des lignes de métro de la ville de Téhéran a connu bien des vicissitudes, notamment dues à la révolution islamique et la terrible guerre contre l'Irak. C'est le thème qu'a choisi Sorour Kasmaï, traducteur de son propre texte écrit en persan, pour nous conter l'histoire de son pays, au travers de la vie de personnages imaginaires: Mithra, l'archéologue, qui recense les vieilles inscriptions, le Jeune Ingénieur, qui s'échine à retrouver les traces d'un très ancien réseau de galeries souterraines (ces deux là sont faits pour s'entendre), Doctor Siemens, Saïd, Farivar, Nozar, et bien d'autres. A mi-chemin du conte (persan comme il se doit) ce roman nous entraine dans une sarabande infernale où se mêlent rêve et réalité. Merveilleusement bien écrit, Le Cimetière de Verre se laissera déguster par les amateurs de "réalisme magique": attention, à ne pas lire dans le RER car on perd vite le fil de l'histoire...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans - 2 juillet 2009