Nés deux fois
de Giuseppe Pontiggia

critiqué par Cuné, le 4 février 2005
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Universalisation d'une expérience radicale...
C'est l'histoire d'un père, dont le fils est handicapé, suite à un accouchement difficile. Ce père se raconte, lui et surtout lui, se blâme, se dédouane, comme s'excusant d'être ce qu'il est, avec toutes ses limites. C'est aussi l'histoire d'un couple désuni dès avant la naissance, de collègues idiots, de médecins pas francs, de famille aimante mais pleine de problèmes. Mais c'est peu finalement l'histoire de Paolo, et c'est lui qui m'a manqué tout au long de ma lecture.

Un accouchement difficile, la césarienne refusée au début par "principes", après il est trop tard... Paolo nait, handicapé. Les médecins sont vagues, on ne sait pas comment ça évoluera, attendons etc... Les parents consultent quand même une physiothérapeute alors qu'il est encore bébé, sentant confusément que "ça n'ira pas tout seul" justement. Son diagnotic est brutal : Tétraparésie spastique dystonique. Ils refusent cette vision de l'avenir, s'en vont... Mais elle avait raison, elle n'avait juste pas su le leur dire comme ils pouvaient l'entendre, ou trop tôt...

Et les années passent, toute la famille s'unit pour faire travailler Paolo, il progresse, il vit... Mais on le voit du coin de l'oeil, car le père seul parle ici, et disserte allègrement à tour de bras sur les grandes idées générales... proche du verbiage par moment. Car c'est son truc, le langage.

C'est une vision d'une vie avec un enfant différent, un avis plutôt intellectuel et un constat amer; Et c'est ça qui ne m'a pas plu finalement, la désespérance finale en filigrane à chaque mot, laissant de côté toute la vie et l'énergie qu'apportent forcément Paolo à son entourage.

Ce livre a obtenu le prestigieux Super Campiello et le prix du Pen Club.