La maldonne des sleepings de Tonino Benacquista

La maldonne des sleepings de Tonino Benacquista

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Sibylline, le 25 janvier 2005 (Normandie, Inscrite le 31 mai 2004, 73 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 7 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (26 900ème position).
Visites : 6 509  (depuis Novembre 2007)

Paris-Venise et si possible, le retour

Malgré un titre plutôt lourdingue, je me suis risquée à lire ce roman et je ne l’ai pas regretté. Nous avons là un bon petit polar, écrit dans un style très clair, vif et limpide qui amène une lecture également vive et rapide, très agréable pour un livre de cette catégorie.

L’histoire : Antoine, couchettiste frustré, hargneux et, bien évidemment, peu serviable, officie sur le Paris-Venise, train de nuit. Son rôle consiste à veiller à ce que les passagers soient bien installés et ne manquent de rien, de leur départ de Paris, jusqu’à leur arrivée dans la cité des doges. On aura compris que des passagers, il se soucie comme d’une guigne et que son seul but, du démarrage au coup de frein final, est d’être le moins possible dérangé. En général, il est tellement désagréable qu’il n’y parvient pas trop mal. Mais cette fois, les choses vont s’organiser autrement et dérangé, il va l’être, et même énormément. Ne serait-ce que par quelques tueurs… Je ne vous en dis pas plus, vous savez quoi faire si vous voulez plus de renseignements.
Il paraîtrait que cet Antoine serait le double romanesque de l’auteur (qui a effectivement été couchettiste, cela se sent bien. C’est très documenté) et qu’on le retrouve dans d’autres romans… Il doit donc sembler sympathique à certains. Sans doute n’est-il aussi bourru que pour dissimuler habilement un grand cœur. Moi, je n’apprécie pas trop cette façon de faire, mais bon, d’autres l’adoreront peut-être, et cela ne m’a pas empêchée de beaucoup priser l’histoire et la façon de la raconter.

L’auteur : Bien qu’il ait un nom joliment italien, Tonino est un enfant de la banlieue parisienne. Né dans les années 60, il a écrit plusieurs romans policiers, et même romans tout court. Il est également scénariste de cinéma et a partagé en 2002 avec Jacques Audiard, le César du meilleur scénario pour «Sur mes lèvres».

* . Je vous disais que je trouvais le titre un peu lourd, c’est que je ne suis pas fan des calembours et qu’ici, nous avons sans doute affaire à un pastiche de «La madone des sleepings » de Maurice Dekobra.

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Madone ou maldonne ?

5 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 27 juillet 2014

Le titre est accrocheur et interpellant. Le hasard a fait que j'ai eu entre les mains "La Madone des Sleepings" de Maurice Dekobra et je ne voulais pas laisser filer ce Benacquista sans y mettre mon nez.
Je suis très mauvais juge en ce qui concerne les romans policiers (ou fleuve noir) donc je ne ferai pas de commentaire sur ce livre.
J'adore l'auteur : sa dérision, son ironie et la qualité de sa plume.
Ici nous avons affaire à une de ses premières oeuvres.
L'ambiance du train de nuit est surprenante. On s'y croirait !

Pour les insomniaques

8 étoiles

Critique de Clubber14 (Paris, Inscrit le 1 janvier 2010, 44 ans) - 18 mars 2013

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui n'est autre que la première "aventure" d'Antoine, personnage très attachant, à la fois timide, pudique mais également effronté et courageux à ses moments.
Tonino Bennacquista écrira par la suite, et toujours en se servant de ce personnage énigmatique, "Les morsures de l'aube", "Trois carrés rouges sur fond noir" et "La commedia des ratés" (calembour de la commedia dell'arte). Il est bon de noter que si le personnage principal revient dans ces 4 romans, il ne s'agit pas de la continuité de sa vie mais d'une vie tout à fait différente d'un roman sur l'autre, comme si seul le personnage principal se télétransporte dans un contexte bien distinct.

Pour en revenir donc à cet opus-ci, qui m'a fait découvrir l'auteur comme le personnage principal, j'ai réellement aimé la forme comme le fond. La forme tout d'abord : un humour un peu noir, plein de cynisme, des dialogues à la Audiard, des références à plein de choses, de l'argot, etc...une écriture facile à lire qui nous fait plonger dans les pensées d'Antoine avec une aisance déconcertante. Le lecteur peut parfois être perdu par l'auteur, de manière tout à fait consentie, pour être justement surpris par la tournure des évènements. Le fond maintenant : l'histoire m'a paru quelques fois tirée par les cheveux, Antoine se fait éjecter d'un train puis arrive à le récupérer quelques stations plus loin, etc... Néanmoins, le lecteur est vraiment tenu en haleine tout au long de l'histoire. Nous ne pouvons que nous demander ce qu'il va lui arriver dans les pages à venir. Car en termes de rebondissements nous sommes servis... Antoine se retrouve dans la quasi-obligation de protéger un passager (aller + retour en train de nuit!!!!) qui est recherché par des lobbyistes suisses d'un genre un peu particulier, le tout en évitant les douaniers suisses et italiens et en mentant à ses collègues...
Un très bon petit roman qui se lit vite et qui m'a fait découvrir un auteur très intéressant, avec son univers bien à lui....

Les débuts d'un excellent auteur

7 étoiles

Critique de Chrisland (, Inscrit le 27 septembre 2011, 63 ans) - 3 novembre 2011

Si mes souvenirs sont bons, il s'agit d'un des tous premiers roman de Tony Benacquista.

J'ai eu la chance et le privilège d'être le premier lecteur de cet auteur puisque il y a déjà plus de 25 ans, alors membre du comité de lecture des Editions Fleuve Noir (époque de Patrick Siry), j'ai eu le manuscrit de son premier texte ("Epinglé comme une pin-up dans un placard de GI") entre les mains pour décider de sa publication dans la collection "Spécial Police".

Je me rappelle alors très bien, d'une part du titre très original, d'autre part de la qualité littéraire évidente de l'oeuvre. J'avais alors chaudement recommandé sa publication (avec quelques modifications cependant) en soulignant le "potentiel" de cet auteur en devenir .

Trois ou quatre ans plus tard, "La maldonne des sleepings" est dans le même ton : originalité du titre, sens de la transgression (mais juste un peu) des canons traditionnels du polar, style efficace, insolent.

Si mes souvenirs sont toujours bons, Tony Benacquista publiera encore un ou deux autres polars avant de voler vers d'autres cieux et vers un destin plutôt glorieux, dont l'apothéose est et restera pour moi (il n'a pas fait mieux depuis) le magnifique "Saga".

Mais ce train ne s'arrêtera-t-il jamais ?

7 étoiles

Critique de Mithrowen (La Chaux-de-Fonds, Inscrite le 23 août 2011, 35 ans) - 23 août 2011

La maldonne des sleepings (titre d'ailleurs magnifique) raconte le voyage agité d'un couchettiste français.
Le personnage principal est un vrai régal: un peu dur, un peu tendre, à la fois lâche et courageux, un vrai paradoxe ambulant. Le livre est aussi une chouette immersion dans l'univers des trains de nuit et du travail de leurs employés. L'histoire commence très bien avec pas mal de suspense. Cependant, je trouve qu'à la fin, l'auteur donne l'impression de ne pas savoir comment finir cette histoire complétement tirée par les cheveux et qu'il bâcle un peu sa fin. Et sinon petit bémol pour la description des douaniers de chaque pays qui est tout de même un ramassis de clichés, il aurait pu être plus subtil...

Rythme effréné

6 étoiles

Critique de POOKIES (MONTPELLIER, Inscrit le 16 août 2006, 46 ans) - 5 janvier 2008

C'est l'histoire d'un couchettiste (Antoine) dans un train de nuit qui fait l'aller/retour Paris/Venise.
Celui-ci est plutôt du genre à vouloir en faire le moins possible, quitte à être désagréable avec les passagers. Toutefois et cette fois-ci, il va être impliquer dans une sombre affaire. En effet, il va faire la connaissance d'un personnage singulier, et aussi antipathique que lui, qui est recherché par de mystérieux Suisses.
Le rythme du livre est aussi haletant que celui du train où sont embarqués tous les antagonistes. L'écriture reste toujours fluide et coule de sens.
Cependant, à mon sens ce livre manque cruellement d'une intrigue plus forte, plus ambiguë et plus complexe.
Je suis resté sur ma faim. Je vais donc commencer "les morsures de l'aube" du même auteur. On verra bien!!

Train d’enfer

5 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 26 avril 2005

Benacquista est une de mes plumes favorites, avec son ton ironique, ses phrases qui coulent et ses personnages de durs au coeur tendre. Ce titre est classé parmi les romans noirs, mais pourrait facilement échapper à cette étiquette. Il n’y a pas vraiment de meurtre suivi d'une enquête. La première moitié relatant le boulot de couchettiste dans un train Paris-Venise m’a laissé assez tiède et la seconde partie m’a paru faible dans l’intrigue. Heureusement, j’ai la brique de Folio regroupant judicieusement quatre romans en un. Je pourrais donc me reprendre

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