Les blés, suivi de "Pour Marie"
de Annie Saumont

critiqué par Clarabel, le 22 janvier 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Fauché comme les blés !
Les blés, suivi de Pour Marie, sont en fait deux textes repris pour cette édition Joëlle Losfeld alors qu'ils avaient déjà été parus dans des recueils antérieurs. Une manière délicate de dépoussiérer deux histoires touchantes et sensibles, accentués par l'écriture âcre et lapidaire d'Annie Saumont. Un style parfois déconcertant, qui m'avait déplu dans "Moi les enfants j'aime pas tellement".
"Les blés" raconte l'histoire d'un jeune garçon dont la mère apprend qu'il commet des actes de résistance (l'action se passe dans les années 40). Elle décide de l'envoyer à la campagne chez un couple de fermiers, pour aider aux tâches et du coup se faire oublier. Le jeune homme rechigne à quitter la ville, abandonner Lisa sa compagne, et pourtant... Il s'en va, mais la mère apprend que Lisa a été arrêtée et risque de dénoncer tout le réseau. Son fils se trouvant en danger, elle décide d'avertir les fermiers pour mettre à l'abri son fils. Mais les blés, dans tout ça ?... La chute de cette courte histoire est une comédie amère de la bêtise humaine. "Pour Marie" brode sur le même tableau de l'infortune, des dérisoires coups du sort avec une fillette issue d'une famille bourgeoise et catholique pratiquante.
Deux histoires navrantes, mais intéressantes. Le ton est assassin, sans blâmer ou condamner. C'est un constat de choses ordinaires autour de personnages sans héroïsme ni bravoure, si ce n'est celle de croire en l'amour, l'espoir ou la tendresse. Pas mal...