Disparitions
de Natsuo Kirino

critiqué par Manu55, le 12 janvier 2005
(João Pessoa - 51 ans)


La note:  étoiles
Fugues, abandons, adultères, trahisons et morts
Kasumi s’envole avec son mari et ses deux enfants vers une résidence perdue de Hokkaido, pour y rejoindre son amant et la femme et les enfants de celui-ci. C’est cette terre qui l’a vue naître, mais aussi partir quand à l’âge de dix-huit ans, elle fugue de chez ses parents pour venir vivre à Tokyo.
Pendant ces courtes vacances, Yuka, la fille aînée de Kasumi, va disparaître mystérieusement un matin de promenade. Cette disparition est inexpliquée. Le lotissement est totalement isolé du reste du monde. Aucun des quelques résidents n’a aperçu la fillette, une voiture ou une personne suspecte. La fillette, malgré battues et recherches reste introuvable.
Se détachant de la vie réelle, de son couple, de sa fille cadette encore présente, Kasumi va continuer mois après mois, année après année a rechercher sa fille. Elle se détache de la réalité en n’acceptant pas la disparition de son aînée.
Son destin va croiser celui d’Itsumi, ancien inspecteur de police, retiré de la vie active à cause d’un cancer qui le ronge. Il se sait condamné à court terme et décide d’aider Kasumi à retrouver sa fille.

La trame de l’histoire laisse supposer un roman policier, il n’en n’est rien. La recherche de la petite Yuka n’est que le prétexte à une quête d’identité des personnages.

Disparitions nous plonge dans un univers pesant, dérangeant. Un univers de fugues, d’abandons, d’adultères de trahisons et de mort. Le roman nous fait partager l’esprit de ces personnages, abandonnés par leur corps, par leurs proches, par leur âme…

Ajoutez à cela un état d’esprit d’honneur des personnages typiquement japonais, et vous obtenez un roman assez dérangeant. J’ai éprouvé un malaise tout au long de la lecture de ce livre, malaise qui transpire des personnages, des lieux, du sujet, de l’écriture. Ne pouvant laisser le livre à moitié commencé, où à moitié terminé, je l’ai dévoré. Mais le refermer a été une sorte de satisfaction. Enfin fini…