La grosse de Françoise Lefèvre

La grosse de Françoise Lefèvre

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Rotko, le 9 janvier 2005 (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans)
La note : 6 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (41 286ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 3 052  (depuis Novembre 2007)

Un univers parallèle.

Les dédicaces à Christian Bobin et à René Guy Cadou situent l'écriture de Françoise Lefèvre dans un monde poétique, proche de l'enfance, à supposer qu'elle suive l'exemple de ses modèles. Toutefois elle n'a pas la sobriété de Cadou, mais penche plus vers le lyrisme, souvent retenu de Christian Bobin. Ici on vit dans le monde des sentiments, de ceux qui donnent de la magie au réel au point de le transfigurer.
Il suffit de rencontres pour que "tout ce qui paraîtrait laid ailleurs (prenne] ici l'allure d'un clos enchanté". Toutefois quand le monde extérieur se manifeste, il détruit tout. On passe du choeur des anges à la peinture d' Ensor, et c'est le calvaire qui commence.
L'écriture est musicale, mais abondante en références valorisantes, notamment poétiques ou picturales cf.pp.56-58. Des citations - non explicitées, émaillent aussi l'écriture ("je sais que tu m'attends", "la servante au grand coeur" etc...) sans doute pour jouer le rôle de levain. J'avoue être réservé devant ces pratiques.

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Invisible vie

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 4 février 2005

Françoise Lefèvre nous parle, une fois de plus, de misère matérielle et sociale. Le style me semble cependant cette fois quelque peu différent. le lyrisme envahit tout sur son passage, je me suis crue à plus d'une reprise dans un texte de Charles Bertin, ce qui n'est pas en soi une mauvaise chose. L'histoire est belle et tendre, beaucoup de poésie et de moments précieux, des ambiances qui donnent envie de s'y plonger à corps perdu.

Seulement voilà, il y a un truc qui me dérange profondément avec ce bouquin, c'est la vision éculée et classique que Françoise Lefèvre a de "la grosse". Une femme gentille, douce, chaleureuse, donnant tout aux autres alors que ces gens, des méchants, le lui rendent rien en retour. et ce qui doit arriver arrive, Céline à force de ne rien recevoir finit par ne plus aimer, par courtiser de trop près le malheur et puis la mort.
Arrêtons d'enfermer les gens dans une caricature dont ils n'arrivent plus ensuite à sortir! Ouvrez des portes, Madame Lefèvre, révoltez-vous, vous en avez la possibilité, vous écrivez si bien!
En plus, l'histoire que vous racontez, elle me bouleverse! Elle parle de fantômes, de silences, de vies parallèles, d'errances intérieures qui permettent de survivre au milieu de la jungle, des gens de l'extérieur qui jugent sans savoir et se croient supérieurs aux autres (qu'est-ce qu'il y en a de ces médiocres sur la terre!), du bonheur qui se trouve sur une autre planète et qu'on vit en rêve... oui, elle me parle tellement cette histoire, elle évoque tellement bien ces souvenirs qu'on enfouit en espérant que jamais ils ne ressortiront pour ne pas souffrir alors qu'en fait, sans eux, on n'est rien, on ne vit plus.
Je me sens partagée, un peu fâchée (ça fait puéril de dire ça mais je m'en fiche), très émue et pas déçue.

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  L'art de donner envie... 8 Cuné 4 février 2005 @ 19:08

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